Montpellier : faites du bruit pour le Yung Fest !

Thomas Caudron et Edouard Malinverno ont créé Based Mtp, leur agence de production, en 2015. Et c’est en 2019 que le Yung Fest voit le jour. Le duo gère l’organisation de A à Z.

“On a un peu tous les rôles, à deux”, résume Thomas. “Oui, on fait autant de l’administratif que de la billetterie, de la production, de la communication. On monte aussi des tournées à côté. On est vraiment très couteau suisse”, complète son associé Edouard. En dehors du festival, Based Mtp organise en effet des concerts, notamment des soirées au Rockstore et à la Halle Tropisme.

“Le 9 décembre, ce seront plus de 6 h de show qui seront proposés, sous un format unique. De 18 h à 00 h, ça se passera au Zénith, 6 h de live, et pour tous ceux qui achètent des places, le placement est libre. C’est-à-dire que les jeunes pourront alterner entre l’ambiance de la fosse et les gradins, pour pouvoir se reposer, et vivre 6 h d’un concert intense dans les meilleures conditions. C’est très atypique pour un Zénith”, indique Edouard Malinverno.

L’after du festival se poursuivra au Rockstore à partir de 00 h, avec la soirée Ice Cream.

“Un événement comme celui-ci, entre la préparation et le jour J, il y a à peu près 6 mois de travail, souligne Thomas. On commence par la programmation, l’obtention des accords des artistes. Une programmation choisie stratégiquement.“Les artistes sont choisis en fonction de leurs actualités et de nos préférences artistiques. On regarde aussi forcément comment ils remplissent leur salle de concert, car le Zénith Sud, c’est grand !”, affirme Thomas. 

Une occasion unique de faire cohabiter des artistes reconnus avec les talents de demain. “On a toujours 2 voire 3 têtes d’affiche, mais aussi des artistes en développement, des artistes locaux. On co-organise un tremplin de talents à Montpellier, et le gagnant se produit en ouverture du Zénith, c’était Carbone l’an passé, ce sera N3ms cette année. On essaie vraiment d’associer la scène locale car nous sommes des Montpelliérains et qu’on organise un événement à Montpellier. Le but, c’est aussi de faire aussi bouger la ville, de faire rayonner cet événement donc c’est très important pour nous qu’on ait des artistes locaux qui se joignent à cette grande fête”, explique Edouard.

Le tremplin est organisé par Montpellier Rap Académie . “Ce sont des acteurs incontournables pour les artistes locaux et rappeurs amateurs.Ils font beaucoup pour les jeunes artistes. Notamment de l’accompagnement résidence, de la formation scénique pour les artistes. C’était important de s’associer à eux, car quand un artiste local se produit en Zénith, il faut pouvoir tenir la scène une demi-heure. Il n’y a rien de pire qu’un artiste qui n’est pas prêt, ça peut le desservir si le show manque de préparation”, confie le programmateur.

Dans le public, beaucoup de jeunes voire de très jeunes, surtout depuis la mise en place du Pass culture pour l’évènement. “Il y a ce constat que ce sont majoritairement des jeunes de 18 ans qui se déplacent en concert. Le rap étant la musique la plus consommée par cette tranche d’âge, elle prend une place énorme dans le dispositif. Nous, le pass culture représente un bon tiers de la billetterie” , révèle Edouard Malinverno.

Une génération avec laquelle la reconnaissance des genres musicaux urbains s’est installée. “Il y a 20 ans, c’était l’électro. Aujourd’hui, c’est un constat, c’est un fait, le rap, le hip-hop font partie du paysage musical. Les institutions culturelles ne le reconnaissent pas forcément, mais les parents voient leurs enfants en écouter, ils se disent que c’est accepté. Celui qui décide, c’est celui qui écoute, le public, ce ne sont pas les institutions”, décrit Thomas Caudron.

Un public d’ailleurs très féminisé. “Ce qu’on remarque dans le public de nos évènements, c’est qu’il y a autant de garçons que de filles, qui sont parfois même majoritaires”, constate Thomas.

Une parité que l’on ne retrouve pas sur scène et qui s’explique. “Il y a moins de filles rappeuses, tout simplement. Donc proportionnellement on en trouve moins sur scène. En tant que programmateurs, on ne fait pas cette distinction homme-femme. S’il n’y avait que des femmes rappeuses, on ne programmerait que des femmes. On cherche surtout des artistes qui ont des communautés assez fortes pour pouvoir remplir des salles. Actuellement, en dehors de quelques noms type aya Nakamura, il y a encore peu d’artistes féminines qui arrivent à fédérer un public, à faire du remplissage”, précise l’organisateur. “Mais il y a de plus en plus d’artistes, qui proposent des projets de plus en plus qualitatifs, un peu à l’image de notre festival, ajoute Edouard Malinverno. Cette année, Bianca Costa est la première artiste qu’on accueille. On commence la programmation de 2025, et il y en aura d’autres, plus. Pas parce qu’on fait un choix de parité, mais parce qu’il y a de plus en plus d’artistes femmes qui correspondent à notre direction artistique”, conclut-t-il.

Date : samedi 9 décembre, 18h – 00h au Zénith Sud, 00h- 6h au Rockstore
Information et billetterie : www.yungfest.net