Montpellier : Gérard Lattier, conteur des traditions et légendes au Musée d'Art brut
Jusqu'au 30 avril 2022, le folklore et les traditions et légendes interprétés par Gérard Lattier ornent les cimaises du Musée d'art brut, à Montpellier.
Illustration : “Marie” (100 x 86) par Gérard Lattier.
Né à Nîmes en 1937, c’est à l’occasion de son enfermement dans un hôpital psychiatrique militaire, pour échapper à la guerre d’Algérie, que Gérard Lattier rencontre la peinture. Il représente à ses débuts des monstres, cadavres et autres corps torturés qui fascinent alors de grands artistes comme Clovis Trouille et Pierre Molinier. Ces derniers voient en lui le futur grand “Peintre de l’Art Noir”. En pleine dépression et perdant progressivement la vue, son univers se rétrécit, et la noirceur de son œuvre reflète sa situation.
Lorsqu’il recouvre la vue au bout d’un certain temps, Gérard Lattier retrouve une certaine joie de vivre, qu’il retranscrit dans ses œuvres, représentant des saynètes plus joyeuses, voire humoristiques. Il s’intéresse à la vie des villages, aux traditions, aux histoires véhiculées par les anciens, à la culture occitane, sans oublier les drames de la guerre, contre laquelle il s’insurge. Ses tableaux racontent des histoires. Il crée aussi des ex-voto dédiés à divers saints.
Les croyances populaires nourrissent ses œuvres. Gérard Lattier représente notamment la bête du Gévaudan, mais aussi la fameuse scène de saint Michel terrassant le dragon.
Certains de ses tableaux, représentant pléthore de personnages, rappellent la profusion qui règne dans les œuvres de Jérôme Bosch. D’autant que la thématique religieuse n’est jamais loin.