Entreprises — Montpellier

Montpellier : gommer les traces du trafic, le ménage risqué de Ciel Vert

Quand le calme revient dans les quartiers après les coups de filet de la police, il reste souvent des traces visibles du passage des narcotrafiquants : des graffitis, des tags, des annonces de “vente” qui ont envahi les murs comme une publicité non sollicitée. Là où la police met fin à une transaction, l’équipe de Ciel Vert entre en scène pour effacer les signes de ce commerce illégal. 

Une “publicité” pour les dealers

On pourrait penser que les graffitis sont avant tout des actes de rébellion artistique ou de simples dégradations urbaines. Mais dans certains quartiers de Montpellier, ces “œuvres” ont une autre fonction : celle de marqueurs du trafic de drogue. Comme l’explique le directeur technique Ludovic Sery avec un sourire un peu amer : ‘Ce ne sont pas des graffitis, ce sont des affiches de supermarché. ‘50 grammes de coke, 80€, à emporter’. Ça devient de la pub pour le narcotrafic. Et nous, on est là pour effacer ces traces.”

Cela fait déjà 15 ans que l’entreprise melgorienne Ciel Vert travaille en étroite collaboration avec les forces de l’ordre. “Si la police intervient, il faut qu’on y aille rapidement mais avant d’agir, il faut que la zone soit sécurisée“, ajoute le responsable.

Opération de nettoyage Cité Gély ©PN34
Opération de nettoyage Cité Gély ©PN34

Revenir sans cesse

De son côté, pour plus d’efficacité, Ciel Vert a mis en place des rondes régulières, en étroite collaboration avec la mairie, avec laquelle un marché a été signé, afin d’intervenir rapidement dans les zones les plus affectées.

“Cité Gély, Aiguelongue, Figuerolles, Parc de la Guirlande… : les zones chaudes ne manquent pas. Dans ces situations, c’est nous qui faisons appel à la police car dans les quartiers sensibles, les dealers sont rarement ravis qu’on nettoie. Comme ça peut chauffer, on préfère venir accompagné”.

Malgré “l’effort constant des agents” et l’ouverture des signalements via le site de la Métropole, Ludovic Sery reconnaît que le fléau du graffiti lié au narcotrafic persiste : “Vous en enlevez un, et l’autre arrive presque tout de suite après. Ce n’est pas un job où vous faites tout une fois pour toutes. Le secret, c’est de revenir sans cesse”, conclut-t-il, un brin résigné.

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