Santé — Montpellier

Montpellier : grève historique des médecins libéraux ce 13 octobre

52 départements sont réunis au sein du collectif Comeli pour porter les revendications des médecins libéraux en France. Dans l'Hérault, Resist'34, qui a appelé à une grève illimitée, rappelle leurs revendications.

Les médecins déplorent notamment les nouvelles dispositions de la loi Valletoux. Actuellement en cours de discussion au Sénat, elle présage de “la mort de la médecine libérale”, indique une médecin.

La loi crée de nouvelles contraintes pour la profession, sans contrepartie, alors que “la médecine libérale organise 90% des soins sur le territoire”, rappelle le collectif. Des mesures jugées punitives et entravant l’installation de jeunes médecins.

Des devoirs mais peu de droits

Les territoires de santé vont être redessinés par l’intermédiaire de la loi. Désormais, les médecins libéraux seront automatiquement rattachés à des CPTS, des territoires de santé administratifs. Ce qui pose problème dans ce redécoupage, ce sont les nouveaux objectifs imposés aux médecins par les nouvelles “commissions territoriales de santé”. Des objectifs qui ne seront pas atteignables sans des moyens en conséquence.

Parmi ces obligations, les médecins devront répondre présent à des permanence de soins imposées, notamment en renfort des Hôpitaux publics. Un non sens pour le collectif, qui indique que “96% du territoire est déjà couvert par ces permanences”. “On nous demande d’être ouvert de 8h à 20h, et le samedi matin, mais c’est déjà le cas !” scande l’un des membre.

La loi prévoit aussi la facilitation de l’exercice des médecins étrangers, qui est à double tranchant.
D’un côté, un médecin admet que cela soulagerait les médecins français, notamment dans les remplacements à l’Hôpital. De l’autre certains mettent en avant une forme de compétition avec les aspirants médecins soumis au numerus clausus.

De médecin à manager

Une volonté bureaucratique qui ne colle pas à la réalité du terrain. “Avec des objectifs irréalistes en terme de volume de consultations, le médecin généraliste va devenir le manager d’une équipe de soin. Il va devenir un dirigeant d’entreprise. J’ai voulu faire médecine, ce n’est pas pour devenir manager. Sinon j’aurais fait HEC”, indique une médecin. “On va finir par basculer dans une médecine à saxonne, avec des patients toutes les 5 à 10 minutes. Et on ne peut pas faire correctement son travail en si peu de temps de consultation !” alerte un autre.

Des moyens et des solutions à trouver pour ces médecins, qui réaffirment les valeurs du système de santé français, unique sur le plan social : “si tout à l’heure, un SDF, une personne en situation irrégulière fait un infarctus, ce patient sera hospitalisé au CHU. Dites-moi dans quel pays au monde on peut être pris en charge dans les services les plus spécialisés ?” conclut un membre du collectif.

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