Montpellier : Immun4Cure, un institut hospitalo-universitaire unique en France
Un nouvel Institut hospitalo-universitaire (IHU) ouvre ses portes à Montpellier, un site d’excellence et d’innovation dédié au traitement des maladies auto-immunes.
L’ambition est claire : devenir le premier pôle européen de recherche et de développement de l’immunothérapie appliquée aux maladies auto-immunes, ces affections provoquées par un dérèglement de notre système immunitaire. Lorsqu’il est touché, celui-ci se met à détruire le corps plutôt qu’à le protéger. Les plus connues et répandues de ces maladies sont la sclérose en plaque, la maladie de Crohn, le lupus ou encore le diabète de type 1, par exemple (il en existe plus de 80). Elles touchent principalement les femmes, qui sont huit fois plus atteintes que les hommes par ces dysfonctionnements.
Il regroupe chercheurs, médecins et start-up
Ainsi, à Montpellier, pour la première fois en France, un nouvel Institut hospitalo-universitaire (IHU) baptisé Immun4Cure est entièrement consacré à ces maladies. Il regroupe chercheurs, médecins et start-up pour approfondir la compréhension de ces maladies, les détecter plus tôt, améliorer le parcours de soins pour les patients(es) et développer des stratégies thérapeutique pour, à terme, les guérir, autrement dit, développer des médicaments, le but ultime.
“On a une opportunité assez unique en Europe de transformer l’essai entre nos chercheurs d’exception, nos médecins hautement qualifiés, se félicite le professeur Christian Jorgensen, directeur d’Immun4Care et de l’Institut de médecine régénérative et de biothérapie (IRMB). On a un écosystème [favorable] à Montpellier – ce n’est pas un hasard si ce IHU s’est installé ici – et on s’inscrit dans un écosystème national d’innovation sur le médicament.”
“Une marque d’excellence de la recherche”
Le projet s’inscrit, en effet, dans une collaboration étroite entre le CHU de Montpellier, l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et l’Université montpelliéraine, et soutenu par la Métropole, la Région Occitanie et la Fondation Arthritis. “Il y a vraiment une synergie et un engagement de toutes ces structures pour que cela soit un succès”, estime le directeur. “Cet IHU n’a pas été créé ex-nihilo, poursuit la directrice du CHU de Montpellier, Anne Ferrer, il capitalise tout ce qui existe ici.”
“L’unité de recherche Inserm de l’Université de Montpellier est extrêmement performante sur cette thématique des maladies auto-immunes et des biothérapies”, ajoute le professeur Didier Samuel, PDG de l’Inserm. Cet IHU est une marque de l’excellence de la recherche.” Il correspond à la troisième vague des IHU parmi les douze développées dans le cadre du plan “France 2030”.
Un budget de 70 millions d’euros sur dix ans
Doté d’un budget de 70 millions d’euros sur 10 ans, dont 20 millions amenés par l’État grâce à la labellisation “France 2023” et appuyé par les trois fondateurs – CHU, Université et Inserm – qui mettent à disposition moyens en personnel, plateaux techniques et espaces pour une surface totale de 5 000 m2 répartis dans trois bâtiments.
Une centaine d’emplois à “haute valeur ajoutée”, pour reprendre les mots du directeur de l’IHU, seront créés sur dix ans mais “on recrute, dès à présent, des ingénieurs dans des domaines très pointus – la bio-informatique, la bio-production, ingénierie-moléculaire – mais aussi des chefs de projets, des juristes chargés de la valorisation, etc.”, indique le professeur Christian Jorgensen, qui assure qu’il y a déjà une réelle attractivité pour le site. “Nous sommes contactés soit par des biotechs, soit par des chercheurs qui souhaitent rejoindre l’écosystème”, dit-il.
L’institut travaillera, en priorité, sur trois maladies auto-immunes : la polyarthrite, le lupus et la sclérodermie. Il devrait accueillir un millier de patients par an et espère commercialiser des médicaments d’ici une dizaine d’années, “le temps nécessaire entre l’idée de conception et leur arrivée sur le marché”, explique le directeur. Cela demeure l’objectif principal de ce nouvel IHU, vu par Anne Ferrer comme “une brique de plus dans la success-story montpelliéraine”.