Montpellier, incendies répétés dans les bidonvilles : qui s'en prend ainsi aux Roms ?
Vendredi, un représentant de familles Roms a contacté la rédaction d'Hérault Tribune pour dénoncer la vague d'incendies qui se propage depuis plusieurs semaines dans les camps de Roms. Il s'agirait d'incendies criminels, selon lui.
Rappel des faits
Les 5 et 31 août derniers, des incendies se sont déclarés au cœur des campements Mas Rouge et au Zénith 2, suivis, dans la nuit du 15 au 16 septembre, d’un nouvel incendie, dans un campement installé avenue Nina-Simone, dans le quartier Port Marianne. Des jerricans ayant contenu un produit incendiaire étaient retrouvés sur place. La même nuit, un peu avant, un individu à moto, équipé lui aussi de jerricans, était repéré par des habitants dans le bidonville de Bonnier de la Mosson, à la Mosson-Paillade, et a pu être mis en fuite.
La peur règne au sein des campements illicites
Du fait de ces incendies en cascade, les familles Roms se sentent en insécurité permanente. Elles peinent à trouver le sommeil, craignant de finir embrasées dans leur caravane ou leur cabane. Les “habitants” ont beau ouvrir l’œil, ils sont sans défense contre les ravages du feu.
Des questionnements
Cette vague d’incendies – d’origine criminelle semble-t-il – conduit les associations comme la Cimade, qui œuvrent au contact des Roms, mais aussi les porte-parole des Roms, à poser ouvertement la question des auteurs de ces incendies. Qui en veut aux habitants des bidonvilles montpelliérains, et pourquoi ? Qui a intérêt à ce qu’ils se retrouvent sans toit ?
Des expulsions en chaîne
En effet, les conséquences de ces incendies sont lourdes, puisqu’elles ont conduit le préfet à faire procéder à des expulsions des campements Mas Rouge et Zénith 2, pour “mettre les personnes à l’abri”, “cette situation de péril étant de nature à justifier une évacuation et la mise à l’abri des populations présentes”, selon lui.
Les familles des nouveaux camps concernés par des tentatives d’incendie ou par des incendies craignent à leur tour d’être expulsées. C’est aussi l’avis d’associations comme la LDH Montpellier. Sa présidente, Sophie Mazas, dénonce “les méthodes fascistes” d’un préfet qui a annoncé vouloir “éradiquer les bidonvilles”.
La situation est d’autant plus critique pour ces personnes que les solutions de relogement se font rares, le 115 étant débordé et les demandes de logements sociaux étant impossibles à satisfaire pour toutes ces familles dans l’immédiat.