Montpellier : Jean Castex annonce qu'il n'y aura pas de péage sur le contournement ouest de Montpellier
Ce vendredi matin, le Premier ministre Jean Castex était en visite à la mairie de Montpellier, pour montrer son soutien au plan de contournement ouest de Montpellier qui va délester la ville d'un trafic très dense…
Le Premier ministre a été reçu par le maire Michaël Delafosse, en présence des sénateurs Hussein Bourgi et Jean-Pierre Grand, de plusieurs députés dont Patricia Mirallès, de vice-présidents de la Métropole dont Julie Frêche et Frédéric Lafforgue, et de nombreux maires de la métropole, dont ceux de Saint-Jean-de-Védas, Juvignac, Lattes…
Le COM, une nécessité pour les habitants
La venue du Premier ministre marque un pas supplémentaire dans le dossier de contournement Ouest, débuté en 1990 et resté longtemps dans les cartons. “Un dossier important pour les maires de l’ouest de la métropole, les maires du nord de la région Occitanie sur l’A75, et très important pour les Montpelliérains, qui vise à désengorger les voies à l’ouest de Montpellier“, a souligné en introduction le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, également président de Montpellier Méditerranée Métropole. Il a rappelé que maintenant que la déclaration d’utilité publique pour ces travaux a été rendue (dans un arrêté du 2 septembre 2021), “il faut que ce dossier avance“.
“Il est indispensable pour nous de sortir du trafic de transit dans la ville. Récemment, l’avenue de la Liberté a été fermée un dimanche, pour la regarder sous un autre angle. Pour transformer cette avenue afin qu’il n’y ait plus d’accidents de la route, que la qualité de l’air s’améliore et que les quartiers de Montpellier soient reliés, il nous faut le contournement ouest de Montpellier”, a asséné Michaël Delafosse.
Aujourd’hui, les avenues de la Liberté et du Colonel Pavelet sont quotidiennement saturées car elles assurent les liaisons nord-sud, en plus de l’accès ouest. Un encombrement qui perturbe le fonctionnement des zones urbanisées.
“Comme l’a très bien présenté au Premier ministre le directeur adjoint de la DREAL, c’est sur une emprise existante. Si nous voulons qu’à l’ouest de la métropole, le temps, qui est précieux pour des Védasiens, des Juvignacois, les habitants de Saint-Georges… ne soit pas perdu à patienter dans des embouteillages parce qu’il n’y a pas d’infrastructure de transport collectif, il faut le contournement ouest de Montpellier”, a complété le président de la Métropole, aux côtés de Julie Frêche, vice-présidente de la Métropole chargée des transports et des mobilités douces.
Le président de la Métropole a poursuivi en évoquant le tracé : “Le choix de ce tracé de ces 6,2 kilomètres résulte de nombreuses réunions ensemble. Monsieur le Premier ministre, vous avez été déterminant pour faire en sorte que le modèle de financement n’impacte pas les contribuables. Il est important de le souligner. Merci, au nom de la Métropole, pour les engagements pris par l’Etat et le gouvernement dans ce dossier”.
Pas de péage sur le COM grâce à l’adossement aux autoroutes A9 et A750
Selon Jean Castex : “Le contournement ouest de Montpellier est un sujet important. Je suis très attaché au chemin de fer : on rouvre des trains-couchettes, des petites lignes, nous avons rouvert le train des primeurs Perpignan-Rungis. J’en suis fier, parce que c’est en cohérence avec la ligne de conduite du président de la République : la transition écologique. Mais je veux aussi affirmer que ce n’est pas parce que l’on croit au développement du ferroviaire que l’on n’aime pas les routes. Ce n’est pas l’intérêt du pays. Y compris en termes écologiques : la présentation du Contournement ouest de Montpellier qui m’a été faite était claire : quand les véhicules électriques qui seront produits dans notre pays sortiront des usines, il faudra bien qu’ils aient des routes sur lesquelles rouler ! Si la route a mauvaise réputation, c’est parce que les véhicules qui y roulent, en utilisant les énergies fossiles, émettent des gaz à effet de serre. Si on produit des véhicules électriques, la route n’est pas notre ennemie”.
Il a évoqué les nuisances générées actuellement sur l’avenue de la Liberté : “Ici, le principal enjeu est d’éviter que dans Montpellier rentrent toute une cohorte de camions, de véhicules… avec des conséquences environnementales, sécuritaires et urbanistiques majeures. Donc on comprend que bien d’autres avant nous aient pensé à ce contournement. Il fallait le temps de concrétiser. Connaissant ce sujet avant d’être à Matignon, je m’en suis emparé dès mon arrivée. Très vite, j’ai souhaité qu’une impulsion forte soit donnée à ce dossier. La situation aujourd’hui est celle-ci : ce projet a été déclaré d’utilité publique. Sans DUP on n’aurait rien pu faire. Désormais c’est fait. Restait à examiner avec quels financements réaliser ces 6,2 kilomètres. Le choix fait par le gouvernement, que j’assume, est celui de l’adossement : comme nous allons relier deux sections autoroutières, nous voulons que ce tronçon soit financé dans le cadre des concessions existantes, ce qui signifie qu’il n’y aura pas de péage sur cette section de 6,2 km.”
“Il faut donc adosser aux concessions existantes ce futur tronçon. La procédure suppose que le Conseil d’Etat soit saisi, qu’il fasse un décret d’avalisation. Dans le courant de ce mois de novembre, je vais saisir le Conseil d’Etat sur le projet d’adossement complet des 6,2 km, pour, je l’espère, obtenir un avis favorable et que nous puissions passer à la phase de réalisation” a indiqué le chef du gouvernement. “Il y aura des travaux, en zone urbaine dense, ce qui est compliqué. Ce sera un peu long, il faudra encore quelques années de patience car il y aura une enquête environnementale. Espérons qu’il n’y aura pas d’espèces rares qui apparaîtront à protéger. Il s’agit d’un projet ancien, solide et consensuel. Vous avez besoin de l’Etat. L’Etat sera à vos côtés pour réaliser jusqu’à son terme cette opération majeure en termes écologiques, économiques, urbanistiques et pour la vie quotidienne des habitants de ce beau département”.
Quelle suite pour le projet de contournement?
Ce classement, en plus de conférer des droits à l’Etat en matière de chantier, s’accompagne d’un cadre temporel. En effet, d’après le code de l’expropriation pour cause d’utilité publique : “les expropriations nécessaires à l’exécution des travaux devront être réalisées dans un délai de cinq ans“ à compter de la publication de ce texte. Les communes de Juvignac, Montpellier et Saint-Jean-de-Védas ont donc jusqu’à 2026 pour adapter leurs plans locaux d’urbanisme.
Si on ne connaît pas encore le calendrier exact du projet, on sait que celui-ci coûtera environ 230 millions d’euros.