Montpellier : la Brigade de Véro, de la cuisine familiale au régime “fait maison”
Alliant diététique et saveur, La Brigade de Véro s’impose aujourd'hui comme un sérieux concurrent des industriels du régime.
De cuisinière à brigadière… cheffe
L’histoire débute en 2016. Véronique Capon, Alésienne d’origine belge, est lassée des régimes alimentaires de perte de poids qui ne lui conviennent pas. Elle décide donc de mettre au point son propre régime à base de plats sains et nourrissants. Elle teste ses premières recettes sur elle-même ainsi que sur son mari, et les résultats ne se font pas attendre. Assez impressionné par sa méthode, l’entourage de Véronique Capon prend conseil auprès d’elle et rapidement, elle se met à cuisiner pour 5, 10, 15 personnes. Face à une demande grandissante, elle fait appel à son fils Arthur, tout juste revenu de Londres, pour créer sa propre société : c’est ainsi que La Brigade de Véro voit le jour en mars 2017.
A la formation de la Brigade, les fondateurs sont au nombre de quatre. Quant à cette volonté de travailler en famille, Arthur Capon précise : “Travailler en famille était un choix assez naturel pour nous car on s’adore et on avait déjà cette volonté de travailler ensemble. A l’origine nous étions quatre : ma mère, mon père, moi et Romain, notre premier employé, qui est arrivé deux jours seulement après la création de l’entreprise. Actuellement, ce petit groupe de fondateurs s’occupe toujours de la gestion”.
Aujourd’hui, la Brigade s’est bien agrandie et compte près de 55 membres, qui forment une organisation millimétrée : “Nous avons deux grands pôles, indique Arthur Capon. D’un côté se trouve le pôle bureau, qui regroupe l’ensemble des fonctions support et de gestion. De l’autre, il s’agit de la production, le cœur de métier, qui va du travail du produit brut à la mise en palettes des barquettes, le produit fini”.
Un régime pas comme les autres
Les clients de La Brigade de Véro sont souvent à la recherche d’une perte de poids, mais pas exclusivement, car la différenciation offerte est conséquente. “Majoritairement, nos clients sont des personnes qui veulent perdre du poids. Le maintien d’un client dans notre programme est de neuf semaines environ, décrit Arthur Capon. Mais la demande que nous avons aujourd’hui va bien au-delà de cette recherche initiale. En choisissant La Brigade de Véro pour leur régime, les personnes s’habituent à un certain confort de recevoir des plats frais, sains et déjà cuisinés. Près de 15 % de nos clients restent abonnés ad vitam æternam car nous présentons un réel avantage par rapport à nos concurrents : notre cuisine a du goût !”.
En effet, par rapport à des concurrents proposant des régimes amincissants tels que Commejaime ou Kitchendiet, La Brigade de Véro s’inscrit dans un rapport de confiance plus apprécié des consommateurs, car l’équipe centre davantage son action sur la qualité des produits plutôt que sur l’aspect marketing, comme le rappelle Arthur Capon. “Nos gros concurrents, qui sont des industriels, sont avant tout de bons marketeurs. Ils proposent un système d’abonnement très engageant pour le consommateur, pour un goût qui n’est pas toujours au rendez-vous. De notre côté, nous préférons offrir un abonnement hebdomadaire flexible, modifiable jusqu’à 5 jours avant la livraison, le plus flexible qu’on puisse faire, car nous comptons sur la confiance de nos clients. Nous n’avons pas besoin de les ‘verrouiller’ dans notre programme. Ce sont la qualité des produits que nous proposons, et la question du goût, qui est centrale, qui font rester nos clients”.
Le goût et le prix du local
Varier les goûts et les couleurs est effectivement au centre du fonctionnement de la brigade. Chaque semaine, le service pré-production propose de nouvelles recettes, en travaillant avec des produits locaux et de saison : “Nous fonctionnons avec environ un an de recettes, que nous adaptons aux saisons et à la saisonnalité des produits, signale Arthur Capon. Environ 30 à 40 % de nos clients, après consommation des produits, nous attribuent une note sur cinq étoiles accompagnée de commentaires, ce qui nous permet d’obtenir des retours et d’adapter nos menus”.
Travailler avec des produits frais et locaux constitue un pilier de l’entreprise. Une démarche qui permet aussi de mieux maîtriser la chaîne de production et “surtout le prix !” révèle Arthur Capon : “Comme nous gérons la conception des recettes en interne, nous pouvons les adapter selon le prix des produits. Pour le choix des producteurs, nous recrutons des personnes dédiées au sourcing. Nous avons également un partenariat avec APO (Association des producteurs d’Occitanie) qui nous permet de gagner beaucoup de temps dans la recherche de petits producteurs. La question pour ces derniers est surtout d’être en capacité de nous fournir des volumes importants. Le troisième cas de figure pour l’approvisionnement est le recrutement en interne. Nous étions tellement satisfaits de notre partenariat avec des bouchers locaux que nous les avons embauchés, ce qui permet aussi de bénéficier de prix compétitifs”.
Inflation et contexte favorable
Concernant les prix, l’inflation ne semble pas être un frein à l’entrée de nouveaux clients. Au contraire, le contexte est plutôt favorable, d’après Arthur Capon : “L’épidémie du Covid, qui a favorisé les commandes et livraisons par internet, nous a été bénéfique. Nous bénéficions aussi d’un autre contexte tristement favorable : deux tiers des Français sont en surpoids et 50 % en situation d’obésité. C’est le mal du siècle. Les personnes se sentent mal dans leur corps et veulent prendre soin de leur santé, une volonté qui dépasse l’inflation. Les gens ont envie de bien manger pour mettre toutes les chances de leur côté dans leur perte de poids, ils sont prêts à mettre l’énergie nécessaire, et le prix. De toute façon, le fait de produire le plus possible en interne et de varier les menus nous permet d’amortir les coûts à terme et de ne pas les répercuter sur les clients”.
Le budget hebdomadaire que représentent les abonnements à La Brigade de Véro – de 60 à 120 € par semaine selon les formules – est un engagement financier qu’il faut replacer dans son contexte. “On peut se dire que 120 € par semaine c’est cher, reconnaît Arthur Capon. Mais il s’agit d’un prix maximum, qui est déjà bien moins cher que ceux pratiqués par nos concurrents proposant des menus hebdomadaires à 150 € en moyenne. Surtout, il ne faut pas rapporter ce montant au prix des courses, car le service est incomparable. Nous proposons des produits locaux, frais, savoureux et déjà cuisinés, livrés à la porte des clients. Même à 120 € par semaine, ça revient à 7,50 € par repas. C’est une somme qui va vraisemblablement être atteinte si les clients font les courses eux-mêmes, choisissent de bons produits, et c’est sans compter le temps qu’ils vont mettre à cuisiner le plat. Notre service comprend par ailleurs la possibilité de consulter les nutritionnistes qui composent notre équipe, et qui apportent une expertise macro-nutritionnelle dans la conception des menus”.
L’écologie, ancrée dans la culture d’entreprise
Acteur local à ses débuts, La Brigade de Véro a vu sa notoriété croître rapidement, au niveau national, et même international. L’entreprise s’est adaptée en mettant en place une organisation logistique bien rodée, comme l’explique Arthur Capon : “Nous livrons localement, au niveau national et également à l’étranger, en Belgique. Pour le local, nous livrons dans l’Hérault et le Gard via le prestataire FKB. Les Montpelliérains ont la possibilité de venir récupérer leurs repas en drive, ce qui permet d’économiser une vingtaine d’euros. Enfin, pour la livraison dans le reste de la France et en Belgique, nous passons par le transport Chronofresh. Notre logistique repose sur des acteurs existants, même si nous envisageons d’acheter des camions pour réorganiser le transport côté nord d’une part et côté sud de l’autre”.
Autour de cette logistique méthodique, l’entreprise met en place des solutions durables dont le public n’a pas forcément connaissance, accorde Arthur Capon : “L’engagement écologique n’est pas mis en avant, mais par manque de temps. Ce sont pourtant des préoccupations que nous avons car nous employons beaucoup de personnes jeunes ; l’écologie est ancrée dans la culture d’entreprise. Il y a deux ans, nous avons remplacé les barquettes en plastique par des barquettes en carton. Globalement, le geste nous a coûté trois fois plus cher, mais derrière il y a des économies substantielles de tonnes de plastique.
Autre exemple concret : nous avons 1 800 m2 d’espace de production, qui comporte des chambres réfrigérées pour les produits. Nous avons choisi un moteur frigo avec le système de refroidissement le plus écologique possible, à base d’eau glycolée. Le dispositif nous permet de réutiliser cette eau pour la transformer en source de chauffage pour l’ensemble du bâtiment”.
Des embauches en vue
Au-delà de l’engagement écologique, La Brigade de Véro prépare des projets tournés vers l’avenir : “Nous prévoyons l’embauche d’une soixantaine de personnes pour renforcer notre équipe, projette Arthur Capon. Nous cherchons aussi à pérenniser notre clientèle en élargissant notre offre post-régime. Cette clientèle comprend par ailleurs 25 % d’hommes. Nous réfléchissons aussi à des offres plus spécifiques. Enfin, il y a une forte demande induite sur des services annexes, comme le suivi d’une courbe de poids sur notre webapp. Nous y travaillons activement également”.