Montpellier : la circulation pollue le débat sur la carte scolaire
Parler d'une nouvelle école et de la carte scolaire c'est aussi, parfois, parler pollution, plan de circulation et danger de violences routières. Preuve en est le conseil municipal du mardi 17 décembre, où la future école du quartier Nouveau Saint-Roch a fait ressurgir le dossier des "4 boulevards".
“C’est étrange et bien peu pratique”, s’étonne l’élue d’opposition Stéphanie Jannin, de voir une nouvelle école, non pas au centre, mais “en limite de la zone d’affectation”. C’est pourtant le cas de la future école du quartier Nouveau Saint-Roch qui ouvrira ses portes à la rentrée prochaine. Les habitants situés juste en face, boulevard Vieussens, n’auront pas la possibilité d’y scolariser leurs enfants. “C’est un aveu du danger qui règne sur les quatre boulevards”, selon elle et plusieurs élus qui ont pris la parole, ce mardi matin, lors du conseil municipal de Montpellier.
“C’est la pollution qui va être à hauteur d’enfants“
“Dans cette école, c’est la pollution qui va être à hauteur d’enfants, regrette Alenka Doulain, élue d’opposition de la Mupes (Montpellier Union Populaire Écologique et Sociale). Vous faites en sorte avec cette carte scolaire que les familles n’aient pas à traverser les quatre boulevards. Vous reconnaissez donc le danger. Mais le problème ce n’est pas juste de les traverser, mais de les côtoyer”.
Depuis la mise en place du nouveau plan de circulation de la ville de Montpellier, en 2022, et la fermeture du tunnel de la Comédie, de l’avenue Albert Dubout et l’avenue Georges Clémenceau, la circulation des véhicules s’est déportée sur les boulevards Vieussens, Rabelais, Berthelot et d’Orient. “Ce sont 16 300 véhicules par jour qui passent par là, ajoute Alenka Doulain. Faudra-t-il un mort ou un blessé grave pour que vous acceptiez de rouvrir les discussions sur le plan de circulation de cette zone ?”
Même son de cloche pour le conseiller municipal d’opposition Serge Martin, qui se fait porte-parole des parents d’élèves du quartier. “Ils ne veulent pas que leurs enfants soient contraints d’aller dans cette école. Tout le monde sait que l’air y sera irrespirable. Acceptez au moins que des analyses de l’air y soient réalisées avant l’ouverture”, demande-t-il au maire.
“Réduire les effectifs des écoles environnantes”
Afin de défendre le projet, la première adjointe à la ville éducative et à la réussite scolaire Véronique Brunet explique que cette future école a pour but de “réduire les effectifs des écoles environnantes qui sont surchargées”. La structure pourra donc recevoir des élèves des écoles maternelles Louis-Figuier, Simone-Signoret et Alphonse-Daudet et élémentaires à Marie-de-Sévigné, Paul-Bert – Victor-Hugo, Jacques-Brel et Marie-Curie.
“Je ne minore pas le sujet de cet axe, répond le maire Michaël Delafosse. On espère avoir du report modal, on espère la ligne 5. Je pense qu’il faut continuer à sortir le trafic de transit du centre-ville”. Et d’ajouter : “Je précise que cette école est ouverte sur le parc René Dumont, qui fait 1,5 hectare, et que l’entrée se fera par ce côté.”
Malgré des débats houleux, le vote concernant cette affaire a été surprenant : seul Hervé Martin a voté contre, par souci “de cohérence”, les autres opposants se sont juste abstenus… La modification de la carte scolaire est adoptée.