Montpellier : la Cité des arts, le nouveau pôle culturel de la métropole
Samedi 2 octobre, près d’un millier de Montpelliérains se sont retrouvés avenue du Professeur Grasset pour l’inauguration officielle du nouveau conservatoire à rayonnement régional de la ville, rebaptisé à l'occasion “la Cité des Arts”.
Après quatre ans de travaux et deux mandatures (Philippe Saurel et Michael Delafosse), le lieu d’excellence artistique s’est dévoilé aux yeux des curieux et des parents d’élèves, pressés de découvrir l’écrin qui verra grandir les passions des 1 700 inscrits.
Une nouvelle vie pour la maternité
En activité de 1901 à 1993, la Maternité Grasset a vu naître de nombreux Montpelliérains. Acquis par la Métropole en 2017 et en travaux pendant 4 ans, le site a aujourd’hui pour nouvelle mission “d’accoucher de nouveaux talents”, s’est amusé Michaël Delafosse dans son discours inaugural.
Si le bâtiment de la maternité historique n’est plus, l’aile donnant sur l’avenue Grasset a été conservée et réhabilitée. “On est à peu près sur ⅕ d’ancien et ⅘ de nouveauté. Dès le début du dossier, avec l’équipe de M. Saurel, il y avait la volonté de la part des élus de valoriser ce lieu. C’était le défi des cabinets qui se sont plongés sur le dossier”, détaille Patrick Pouget, le directeur de la Cité des arts.
Choisis parmi 87 candidats, l’agence parisienne Architecturestudio et le cabinet montpelliérain MDR Architectes ont misé sur le mariage de l’historique et du contemporain : briques anciennes, brise-soleil en verre coloré… Une association qualifiée par Michaël Delafosse de “geste architectural contemporain d’une très grande élégance”.
10 000 m2 consacrés à l’art
Situé face à l’arrêt de tramway Boutonnet, ce nouveau pôle culturel comporte plus de 10 000 m2 entièrement dédiés à l’apprentissage et à l’excellence. Le 20 septembre dernier, plus d’une centaine de professeurs et environ 1 700 élèves ont fait leur première rentrée dans ses murs.
Une fois passé le hall monumental de 350 m2, 110 salles aménagées pour la pratique du théâtre, de la musique et de la danse sont désormais accessibles.
“On avait l’avantage de ne pas avoir de consignes de superficie avec ce lieu. C’est le 4e conservatoire que je dirige et c’est la première fois que je ne subis pas les contraintes architecturales de l’espace. Grâce à mon expérience et celle de l’architecte, on a pu avoir une approche réaliste et technique du sujet, explique Patrick Pouget. Au final, on est très content, ils ont fait ce qu’il fallait”.
La Cité des arts, terre d’expertises
“En 2015, avant mon arrivée au poste, j’avais réalisé une étude de terrain. J’avais remarqué que le niveau d’excellence du conservatoire était impressionnant mais que c’était un conservatoire qui ne se distinguait pas de ses voisins. Là, on a vraiment la démarche d’aller chercher des nouveaux partenaires, se réjouit Patrick Pouget. On ne veut pas créer quelque chose qui existe déjà, du coup on fait appel à des experts, on leur demande quels sont leurs besoins. C’est notamment le cas avec Mozaïk Danses, l’association de danse inclusive, qui va avoir accès au bâtiment de façon hebdomadaire. On n’avait pas leur expertise et il manquait d’espace”.
La grande nouveauté de la rentrée est que le pôle culturel va miser sur le recrutement de nouveaux intervenants pour des disciplines non référencées telles que les musiques médiévales, la musique orientale ou la section musique à l’image. Ces sessions et stages se rajouteront à la programmation “classique” du conservatoire.
Un rendez-vous ouvert à tous
Pour le directeur de la Cité des arts et la Ville de Montpellier, créer un tel établissement doit s’accompagner d’une volonté d’ouverture.
“Le bâtiment est très grand, il y a des moments où son exploitation est totale, mais il y a des créneaux où il est pleinement disponible, explique Patrick Pouget. La question qu’on se pose aujourd’hui est comment l’investir à plein temps, comment lui donner une vie complète”. Déjà, lors de la construction du bâtiment, cette volonté se lisait dans les plans puisque trois espaces, dont l’auditorium, peuvent être isolés, loués et prêtés.
En plus d’ouvrir les portes du conservatoire aux associations, petits revenus et étudiants en situation de handicap, les équipes ont uni leurs forces pour faire de cet endroit un point de rendez-vous pour tous les locaux.
“Pour vous donner un exemple, une médiathèque va ouvrir ses portes l’année prochaine, elle appartiendra au réseau des médiathèques. L’idée derrière cette implantation est que n’importe qui, inscrit ou non, puisse emprunter une partition, un ouvrage…”, détaille Patrick Pouget.
En prime, dans quelques mois, le public pourra avoir accès à de nombreux spectacles et représentations, proposés par le conservatoire ou des partenaires extérieurs. Il pourra aussi s’aventurer dans un square avec des jeux d’éveil et un théâtre de verdure qui sont en cours d’installation.