Montpellier : La guerre des écologistes, c'est maintenant !
À quelques jours d’intervalle, les écologistes occupent le terrain de la ZAC Coteau avec des messages bien différents s’ils appartiennent à la majorité de Michaël Delafosse ou à l’opposition. Ce jeudi, c’était une sorte pré-inauguration pour le lancement d’un « permis d’imaginer » offert aux habitants, avec pour seul public un parterre de journalistes.
Montpellier à cette particularité d’avoir deux courants écologistes au conseil municipal comme au conseil de métropole : les écolos Delafosse compatibles et Les Écologistes version Marine Tondelier. Manu Reynaud 2e adjoint de Michaël Delafosse commence son propos introductif ainsi : « on est ravi de vous voir aujourd’hui et si on vous a fait venir ici, et pas au Club de la presse, c’est parce qu’on a quelque chose à vous dire et surtout des choses importantes parce qu’ici c’est hautement symbolique. » Entouré d’élus écologistes de la Ville appartenant à la majorité, Marie Massart, et Stéphane Jouault, avec aussi l’élu départemental Rachid El Moudden, le président du groupe “Choisir l’écologie à Montpellier” lance : « ici on va inaugurer un nouveau permis d’imaginer. »
Les élus écologistes appartenant à la majorité de @MDelafosse ont “inauguré” le nouveau Grand Parc du Coteau de Malbosc (comme précisé dans leur invitation presse,) mais cela reste dans la réalité « le lancement d’un permis d’imaginer » ce futur espace, selon @manureynaud pic.twitter.com/6tKRtRGKkG
— Hérault Tribune (@HeraultTribune) September 5, 2024
Un voile vert agité par le vent cache un panneau en bois, et comme lors des inaugurations, Marie Massart et Stéphane Jouault le retirent pour laisser apparaître le nom du « Grand Parc du Coteau de Malbosc » avec une précision écrite en blanc et sur fond vert : « Permis d’imaginer. » Difficile de ne pas lier cet événement à celui de la semaine dernière, où Coralie Mantion alertait : « Michaël Delafosse n’a pas de cap ! » En effet, sur ce secteur, même si la majorité actuelle a renoncé à un bon millier de logements, la modification du PLUi qui peut ressembler à une victoire, laisse de réelles possibilités d’urbanisation. Les 25 hectares semblent sauvés, mais en peu d’années, environ 200 logements pourront voir le jour, sans compter les aménagements dudit Grand Parc sur cette ZAC du Coteau.
Offrir un « permis d’imaginer » aux habitants, c’est acter subtilement que le PLUi modifié cet été par l’équipe Delafosse sera la version définitive. Y a-t-il ici une forme de communication qui veut capter l’attention des riverains, et contrer la mobilisation de l’équipe de Coralie Nation et du collectif coteau de Malbosc ? Alors est-il permis d’imaginer ou plus simplement est-il permis de constater qu’il y a bien une guerre des écologistes à Montpellier ? Question que nous avons posée à Manu Reynaud.
[VIDEO] Interview de Manu Reynaud, 2e adjoint de Michaël Delafosse, maire de Montpellier :
Comme les Bouisses…
C’est le mantra du 2e adjoint : « comme les Bouisses, le site naturel du Coteau de Malbosc sera protégé, » une large concertation est donc annoncée. Manu Reynaud insiste : « c’est une zone à préserver, et on doit le faire avec les habitants, mais la seule garantie, c’est ceux qui sont en responsabilité. » Comprendre : la seule garantie c’est nous !
Et l’élu de préciser : « quand il y a des écologistes dans une majorité et bien il y a des parcs, il y a des jardins. » Mais pour les autres écologistes, ceux de Coralie Mantion, il y a encore une meilleure garantie, c’est de devenir la majorité. François Vasquez ex-vice-président à la métropole récemment évincé l’explique ainsi : « on a des écologistes qui feraient bien de se déclarer socialistes à Montpellier, je pense que ce serait plus clair pour tout le monde. » La mutation est peut-être en marche, c’est une question de « bravitude », lors de cette conférence de presse en taclant la première candidate déclarée pour les élections municipales de 2026, Manu Reynaud a parlé le Ségolène Royale : « qui viendrait construire ici ? Peut-être madame Isabelle Perrein, c’est un peu la « trissitude », mais pour le coup, à part madame Perrein, qui ferait peut-être un tunnel et qui construirait au-dessus, je ne vois personne. »
La parole semble donnée aux habitants, ils ont un « permis d’imaginer. » La préférence de Stéphane Jouault peut presque inquiéter et rappeler les envies d’Hervé Martin, adjoint communiste au sport : « en termes d’aménagement, sur cette zone-là, je préfère avoir un théâtre de verdure plutôt qu’un gymnase. Mais après, c’est aux habitants d’imaginer. » Marie Massart rassure : « on a plutôt confiance dans les habitants pour trouver, et il n’y a pas que les habitants, il y a aussi les écoles, les établissements publics. »