Montpellier : la Jeune Chambre Economique en mode séduction face aux acteurs économiques et publics
La soirée organisée par la JCE de Montpellier a rassemblé mercredi 16 février les jeunes entrepreneurs de la région et leurs partenaires institutionnels et économiques qui les accompagnent dans la réalisation de projets ambitieux.
Photo © Mathieu Weisbuch
La Jeune Chambre Economique (JCE) de Montpellier semble insuffler un infatigable enthousiasme et la soif d’un monde meilleur. Le 16 février, la grande salle Pétrarque, au cœur de Montpellier a réuni une partie des forces vives de la région, dont l’esprit créatif et la motivation nourrissent de véritables projets d’avenir alliant développement économique et préoccupations environnementales et sociétales.
Un laboratoire d’idées
Les membres de la JCE ont besoin du soutien des pouvoirs publics et des acteurs économiques pour investir dans des projets souvent audacieux, novateurs pour certains, déroutants parfois, mais toujours présentés avec la conviction d’agir pour cet avenir que seuls ces jeunes semblent en mesure de percevoir avec un temps d’avance. “Tout comme hier nous avons anticipé les problématiques d’aujourd’hui, aujourd’hui nous anticipons les problématiques de demain”, a lancé le président de la fédération des JCE d’Occitanie, François Girault.
C’est donc un pari que propose la JCE à ses partenaires avides de puiser dans ce laboratoire d’idées et visiblement séduits par un esprit d’entreprise s’affirmant haut et fort. Une étape capitale pour les jeunes entrepreneurs et une première pour le président 2022 de la JCE de Montpellier, Anthony Gontier.
Jeunes, les membres de la JCE apprennent au cours de la soirée à maîtriser des éléments de langage qui les mettent à hauteur des enjeux et de leur auditoire. Ils s’adressent à des directeurs d’entreprise et des élus conscients de l’impact que les 150 membres des 12 JCE locales de la région ont sur les territoires. Car comme l’ont compris les jeunes entrepreneurs, une action citoyenne, portée par l’écologie ou l’inclusion, aussi bonne soit-elle, doit être visible et faire parler d’elle. Elle doit véhiculer ce petit quelque chose qui nous fait dire : il fallait y penser.
Les projets en cours
S’appuyant sur une expérience couronnée de plusieurs succès dont les plus notables sont le Printemps des hirondelles et Youth Africa France Summit, la JCE a présenté les projets en cours. “En macération” comme l’a expliqué Anthony Gontier, qui avait choisi la métaphore du vin pour convaincre les partenaires de transformer en nectar les grappes que les jeunes entrepreneurs ont amenées à maturité.
Au menu, on peut souligner le projet d’application de géolocalisation des services d’aide pour les personnes les plus défavorisées. Conduit par Cindy Poulain, responsable de la commission Pratik, le projet s’appuie sur un constat : “75% des personnes qui dorment dans la rue ont un portable et s’en servent quotidiennement”.
Un autre projet montre l’internationalisation des actions de la JCE. A la suite du succès de Youth Africa France Summit, elle a été contactée par un membre de la JCE de Lomé au Togo pour alimenter la bibliothèque d’une école située en territoire rural. Depuis, la commission Togoli, sous la houlette de Faustine Allier, cherche à collecter des livres adaptés aux 750 élèvesde 7 à 20 ans et à les livrer sur place au Togo.
La mécanique du partenariat
Enfin, la soirée de présentation des projets pour 2022 s’est terminée sur une proposition étonnante où se mêlent un esprit créatif sans tabou et une volonté d’agir concrètement sur la société. Intitulée I got the blouse, la commission conduite par Grégory Calonges veut révolutionner l’uniforme du personnel médical que symbolise la blouse unie. Source de stress et anxiogène pour les plus jeunes, l’élément vestimentaire des agents d’hôpitaux aurait besoin d’un coup de jeune. C’est pourquoi Grégory Calonges suggère de customiser en quelque sorte cet uniforme aux couleurs des équipes de sports collectifs locales. Montpellier se distingue dans les sports collectifs, le sport collectif est apprécié pour ses valeurs et ainsi en est-il pour le territoire. Tel est le syllogisme déroutant mais auquel on est prêt à croire, une sorte d’équation pour résoudre l’angoisse de l’expérience à l’hôpital et que les partenaires ont reçu en guise de teasing. Qu’auront-ils à faire ensuite ? Grégory Calonges le leur explique dans un mélange de détermination et d’humilité : “On a besoin de vous pour que vous nous ouvriez les portes des hôpitaux, pour que nous comprenions la réalité, pour que nous puissions entrer en contact avec les équipes sportives de la région.”