Montpellier : “la loi est au-dessus de la foi dans la sphère publique” pour Michaël Delafosse
Au cours de la journée de la laïcité du jeudi 9 décembre , le maire Michaël Delafosse a assisté aux conférences et participé aux échanges avec les agents de la fonction publique.
L’affaire avait fait grand bruit. En refusant Samira Yakhlef comme colistière aux dernières élections municipales parce qu’elle souhaitait porter le voile, le maire Michaël Delafosse s’était exprimé en faveur d’une vision univoque de la laïcité qu’il a rappelée ce jeudi 9 décembre à une salle clairsemée mais concernée : “Dans notre débat démocratique ce sont les idées qui doivent l’emporter sur la foi, et ça aurait été un signe terrible que l’on ne puisse pas mettre de côté sa foi à titre personnel et qu’elle soit portée au grand jour pour être candidate”.
Au terme de la conférence sur la laïcité et les services publics, le maire Michaël Delafosse a fait ce retour à l’occasion d’une question posée, en ligne, par Fatima, une agente de la fonction publique : “On demande le respect de la laïcité aux agents du service public, mais quid des élus et des candidats qui jouent des communautarisme ?”.
Le clientélisme
Mais le maire a entendu le double discours qui est dénoncé par la question. La dénonciation du communautarisme se marie chez certains politiciens avec un clientélisme calculateur à l’approche des élections. “ Bien sûr que certains, pour gagner des voix, négocient avec des chefs de communauté, des représentants d’une religion, pour que ceux-ci portent leurs suffrages sur eux. Eh bien ! Là, c’est l’éthique qui doit passer d’abord. Heureusement il y a beaucoup d’élus qui ne le font pas. Tous les élus ne s’abaissent pas à ces négociations. Je connais plein de maires qui ont refusé des compromis avec des communautés religieuses comme avec des propriétaires fonciers ou des puissances économiques. La morale publique c’est de savoir résister à ces sollicitations. Le Royaume du Maroc a voulu acheter une mosquée à 1 euro. J’ai refusé l’ingérence d’un Etat étranger et on m’a dit ‘vous allez vous mettre à dos la communauté marocaine où musulmane’. Peut être, mais d’autres m’ont soutenu ils m’ont dit ‘monsieur le maire vous avez eu raison de tenir cette position’. ”, a déclare Michaël Delafosse.