Economie — Montpellier

Montpellier : “la meilleure façon de lutter contre l’inflation et d'agir pour le pouvoir d’achat, c’est d’aller vers le plein-emploi”, Paul Midy, député Renaissance

Lors de son “Tour de France” politique, le député Renaissance de l'Essonne, Paul Midy, a fait une escale à la Halle de l’Innovation de Montpellier. Rapporteur d’Etat sur l’investissement et le soutien aux start-ups et PME innovantes, il est revenu sur les nouveaux dispositifs d’aides qui leur sont dédiés.

Depuis le 1er janvier 2024, la mesure “jeune entreprise” se déploie. Elle doit aider deux fois plus d’entreprises que l’actuel dispositif Jeune Entreprise Innovante. De quoi permettre de débloquer plusieurs milliards d’euros supplémentaires via des levées de fonds, des investissements privés et des incitations fiscales. Une solution pour le gouvernement d’atteindre ses objectifs de “plein-emploi” ? En tout cas, Paul Midy l’affirme : “l’’idée est de créer 30 000 à 50 000 emplois dans les prochaines années, grâce à ce nouveau dispositif”.

De quels types d’aides s’agit-il, est-ce que vous pourriez décrire les principales ?

Paul Midy : Il y a quatre types d’aides : aide pour lever des fonds, aide pour embaucher, aide en trésorerie et aide en accès à la commande publique. Si je zoome sur l’aide à lever des fonds, une incitation fiscale va être mise en place pour les particuliers investisseurs et les business angels : 30 à 50 % d’incitations fiscales pour investir dans ces entreprises qui ont besoin de développer leur activité et qui vont créer de l’emploi.

Quelles entreprises sont éligibles ?

PM : Pour être éligible à ces aides, il faut être une jeune entreprise innovante. C’est-à-dire réunir les conditions suivantes : être une PME de moins de 250 salariés, avoir moins de 8 ans d’existence et avoir soit avoir un taux de dépenses R&D supérieur à 15 %, soit un taux de dépenses R&D compris entre 5 % et 15 %, si l’on justifie d’une capacité de croissance pour l’avenir. Donc cela couvre un panel assez large de TPE et PME innovantes. J’encourage fortement les entreprises concernées à entrer dans le dispositif pour bénéficier de tous les avantages liés.

Parmi les mesures du dispositif, il est question de mieux “flécher l’épargne des Français. De quoi parle-t-on concrètement ?

PM : On a besoin d’argent pour développer nos start-ups et entreprises innovantes. En parallèle, il y a 5 000 milliards d’épargne privée des Français qui sont massivement investies dans les assurances-vie, les livrets ou dans l’immobilier. Mais très peu investissent dans les PME innovantes ou start-ups. C’est pourtant dans ces entreprises que s’organisent la transition écologique, la souveraineté technologique et qu’on crée des emplois qui vont permettre d’aller vers le plein-emploi. Donc on a mis en place une incitation fiscale qui permet aux particuliers d’investir jusqu’à 150 000 € dans une start-up et d’être défiscalisé de 30 %, voire jusqu’à 50 % dans certains cas. Une réduction d’impôts jusqu’à 50 000 € pour les pousser à investir dans ces entreprises. Ce sont des investissements risqués, donc on a besoin de les aider, de les soutenir. Il vaut mieux mettre cet argent dans ces entreprises créatrices d’emplois que dans d’autres qui emploient beaucoup moins. 

Justement, moins de 40 % des Français sont en capacité d’épargner. La priorité, c’est de mieux flécher l’épargne des 40 % ou de donner plus de pouvoir d’achat aux 60 % autres ?

PM : Il y a évidemment plusieurs combats. Le gouvernement est très mobilisé là-dessus. L’inflation a baissé, on a annoncé aujourd’hui (31/01/24)  une baisse proche de 3 %, qui se poursuit, loin des seuils de 6 % de l’année dernière. Evidemment, grosse priorité sur ce sujet. Mais vous savez, la meilleure façon de lutter contre l’inflation et d’agir pour le pouvoir d’achat, c’est d’aller vers le plein-emploi. Et de faire en sorte qu’au plein-emploi, les salariés  aient la capacité de négocier leur salaire, d’inverser le rapport de force, et celui-ci est déjà en train de changer. La bataille pour le plein-emploi, c’est une bataille pour le pouvoir d’achat. Quand on développe nos start-ups et nos PME innovantes, on se bat pour le plein-emploi. Aujourd’hui, elles représentent 5 à 10 % de l’emploi et de notre économie, mais c’est 30 % du chemin pour aller vers le plein-emploi*. C’est considérable, et c’est pour ça qu’il faut qu’on les aide (ndlr : les entreprises innovantes).

  • les start-ups représentent 5 à 10 % de la masse salariale actuelle. D’ici 2027, 30 % d’emplois supplémentaires devraient être générés par ces mêmes entreprises, soit 300 k à 500 k emplois supplémentaires, sachant qu’il faudrait 1 à 1,5 millions d’emplois supplémentaires pour atteindre le plein-emploi.

 Il y a aussi des PME non- innovantes essentielles pour l’économie française, notamment les boulangeries. Quelles aides sont prévues pour eux ?

PM : Le président de la République a annoncé une grande loi de simplification pour toutes les TPE et PME. On voit aujourd’hui avec le mouvement des agriculteurs, une colère contre l’ensemble des normes, de la paperasse administrative, des complexités que tout entrepreneur, patron de TPE, PME, exploitant agricole, boulanger ou autre connaît. Donc il faut qu’on se batte contre ça. Le temps de ces entrepreneurs doit être consacré au développement de leur société. Cette loi devrait intervenir avant l’été et concernera toutes les TPE et PME, pour les aider à se développer, en leur simplifiant la vie. On va travailler sur cette loi et je suis aussi là à Montpellier et à Nîmes pour demander aux entrepreneurs ce qu’on peut faire pour les soulager, et pour alimenter cette loi de simplification.

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