Montpellier : la Métropole lance la première expérimentation française de véhicule automatisé
Vendredi 17 septembre, la Métropole de Montpellier a officialisé le lancement du projet “Carreta”, la première expérimentation française de véhicule autonome.
Aménagés pour la logistique urbaine, ces petits véhicules électriques sillonnent désormais le quartier Antigone, à Montpellier, afin de réaliser des livraisons sur la voie publique.
Le projet “Carreta”
“Carreta” est l’une des 16 expérimentations nationales retenues par l’Etat pour évaluer les opportunités de développement de la filière véhicule autonome en France, et le seul projet axé sur la thématique de la logistique urbaine. Une fierté pour Michaël Delafosse, président de Montpellier Méditerranée Métropole et maire de Montpellier : “On n’est pas dans le tournage d’un film de science-fiction, nous sommes dans une première en France à Montpellier”.
Pour mener à bien ce projet ambitieux, Montpellier Méditerranée Métropole s’est entourée de partenaires expérimentés, principalement localisés dans la région : TwinswHeel, start-up qui imagine et conçoit les véhicules automatisés à Cahors ; CARA, pôle de compétitivité expert dans le transport collectif de personnes et de fret ; STEF, leader européen du transport et de la logistique du froid ; le Groupe La Poste, ainsi que Mobis, Mines-Télécom d’Alès, l’Université de Montpellier et la Chaire internationale Cit.Us.
Les services partenaires : La Poste et STEF
Créés afin de faire face à l’essor croissant des flux de transport de marchandises et à la congestion de l’espace public, ces véhicules automatisés sont conçus comme un soutien à l’action humaine. Leur objectif est de venir assister les livreurs en les libérant des tâches les plus pénibles (charges lourdes, aller-retours…), afin de leur permettre de se consacrer davantage au contact humain.
Pendant la première phase de l’expérimentation, qui a débuté le 17 septembre, les petits véhicules autonomes 100 % électriques interviendront sur des missions de livraison de colis et de courrier pour La Poste et de livraison de produits alimentaires pour la STEF. Durant trente-six mois, ils vont parcourir le quartier Antigone à une vitesse limitée (6 km/h), systématiquement accompagnés d’une personne. Le but de cette première phase est de valider la sûreté de fonctionnement ainsi que sa fonctionnalité, notamment sa capacité à cartographier, reconnaître les parcours définis et détecter les possibles obstacles.
La seconde phase, qui débutera en 2022, mènera les droïdes dans le quartier de l’Ecusson. Cette deuxième étape vise à tester le comportement du véhicule autonome vis-à-vis de son environnement de circulation et sa capacité à répondre aux contraintes opérationnelles relatives aux horaires et aux routes. Lors des deux premières phases d’expérimentation, les véhicules de 70 kg rouleront à vide.
A l’occasion de la dernière phase, en 2023, les véhicules seront testés en conditions réelles d’utilisation dans le centre historique. Les plus petits droïdes pourront porter jusqu’à 40 kg, tandis que les plus grands seront capables de prendre en charge jusqu’à 500 kg.
Le financement de l’opération
Cette première expérimentation nationale de véhicule automatisé est en grande partie financée par l’argent public : la société Twinsheel a obtenu une subvention de 500 000 € de la part de l’Etat et une autre de 100 000 € par la Métropole (dont 20 000 € à CARA, pour aider à la coordination du projet, et 80 000 € pour les laboratoires de recherche : Université de Montpellier, Mines d’Alès, etc.).
Pour Michael Delafosse, ce soutien à l’innovation est nécessaire pour préparer l’avenir : “Il faut se positionner sur les questions de logistique […]. Il est temps qu’on regarde le monde aussi, il faut que notre pays arrête d’être en retard. La question c’est si c’est nous, ou si c’est les autres”.
Une menace pour les emplois ?
“Ces nouvelles innovations sont au service de l’emploi ; elles sont au service de nos facteurs et de nos factrices, pas en substitution, mais pour apporter une aide, une efficacité, aussi pour limiter la pénibilité. Il ne faut pas y voir une atteinte à l’emploi des 400 facteurs de Montpellier Métropole”, a rapidement indiqué Philippe Wahl, président-directeur général du Groupe La Poste.
Concrètement, le projet “Carreta” sur le véhicule autonome s’inscrit surtout aux côtés du déploiement des vélos-cargos et des véhicules électriques mené par le Groupe La Poste depuis quelques années : “Notre objectif est de livrer complètement les produits postaux en mode complètement décarboné au plus tard d’ici 2024”.