Montpellier : la peinture classique prend un coup de bombe à Parcelle 473

Faire bouger les lignes autant que bousculer les règles sont le leitmotiv de nombreux street-artistes qui, par l’acte même de peindre dans la rue, jouent avec les frontières de l’art. Le travail d’Andrea Ravo Mattoni s’inscrit à merveille dans cette ligne directrice. Le Caravage, Velazquez, de la Tour, Rubens, Van Eyck, Delacroix… L’artiste italien reproduit, à la bombe, sur des murs et des toiles aux formats parfois XXL, des chefs d’œuvres de la peinture classique afin de les rendre accessibles à tous (avec une précision remarquable, au passage). “Mon objectif est de créer des ponts entre les musées et la rue, avec la volonté de démocratiser l’art et notamment l’art ancien. C’est fondamental dans ma démarche“, explique l’artiste de 43 ans dans un communiqué.

“La Jeune fille à la perle” de Vermeer, “Saint-Jérôme en méditation” du Caravage, “Diane Chasseresse” de Guernico… ces célèbres tableaux se retrouvent sur des murs en Italie, mais aussi à Londres, Bruxelles et Paris. Et aujourd’hui sur ceux du musée d’art urbain (et contemporain) Parcelle 473, à Montpellier, dans le cadre d’une exposition temporaire intitulée “Renaissance urbaine” jusqu’au 5 janvier 2025.

“J’ai toujours été séduit par son travail mais aussi par sa démarche, indique Laurent Rigail, le fondateur du musée. Il fait un pont entre deux courants de l’histoire de l’art : la peinture classique et le street-art. Il prouve que l’art urbain peut jouer un rôle important dans la diffusion, la (re)découverte et l’appropriation des chefs d’œuvres classiques.“

Petit focus local intéressant : Andrea Ravo Mattoni a déjà été exposé à Montpellier en 2020, à la Galerie Nicolas-Xavier. Il s’était alors inspiré d’œuvres classiques présentées dans les collections permanentes du Musée Fabre et du Catalogue raisonné du fond des peintures italiennes du Musée Fabre (Aut. Benjamin Couilleaux, éd. Silvana Editoriale, 2020). Deux pièces sont visibles dans l’exposition temporaire de Parcelle 473.

Jusqu’au 5 janvier, musée Parcelle 473, 425 avenue des Frères-Buhler à Montpellier (quartier Malbosc). Plus d’infos sur www.parcelle473.com