Montpellier : la police fait place nette à Gambetta
L’opération "place nette" qui a commencé le 12 novembre et qui doit durer deux semaines se déroule dans les secteurs de la gare, de Gambetta et de Clémenceau. Bilan de la soirée : 16 commerces et 52 personnes contrôlés, cinq étrangers en situation irrégulière interpellés, 6 000 euros saisis et une arme découverte dans un tabac.
À l’intérieur d’un tabac de plan Cabanes, près de dix agents de police nationale, des douanes ou de la direction des finances publiques s’affairent pour fouiller le local ce jeudi 21 novembre au soir. Ici, tout est passé à la loupe : une caméra de vidéosurveillance qui filme la voie publique sans autorisation de la préfecture, des extincteurs désuets… Le gérant est assailli de questions et sort des dossiers à la recherche de papiers pour se justifier. À côté, des agents des douanes et des finances publiques comptent des liasses de billets de 10, 20, 50 et 100 euros. Au total, ils saisissent plus de 6 000 euros en liquide directement dans la caisse, pour éponger des dettes au trésor public. Une arme a aussi été découverte dans le faux-plafond.
“Nous sommes ici devant un lieu bien connu de Montpellier, devant lequel des gens certains soirs sont là, non pas pour la beauté du paysage, mais pour faire quelques trafics. Ce commerce doit 11 000 euros au Fisc. J’ai bon espoir de mettre fin au bail de ce commerce qui nous crée des problèmes dans la ville”, commente François-Xavier Lauch, le préfet de l’Hérault venu en tenue assister à ces contrôles nocturnes. “Les objectifs judiciaires ont été atteints, nous visions le démantèlement de deux structures et ça a occasionné 17 interpellations et 10 gardes à vue ainsi que la saisie de 12 kg de cannabis et 2kg de cocaïne“.
Vers un embellissement de Gambetta ?
Cette cinquième opération “place nette” en zone police en moins d’un an, qui a commencé le 12 novembre dernier, a engagé 70 personnes, dont 45 CRS et 25 contrôleurs. Une augmentation de la présence policière dans les quartiers de la gare, de Gambetta et de Clémenceau. “Nous ciblons deux choses : le narcotrafic qui est une plaie sur laquelle nous travaillons depuis de nombreux mois et un de ses dérivatifs qui est toute une série de commerces qui travaillent en dehors des règles et de la légalité”, explique le préfet. Au total, 16 commerces et 52 personnes ont été contrôlés.
“Les opérations place nette servent à reconquérir un cadre de vie et nous nous engageons à des travaux et des modifications de l’éclairage public ou du mobilier urbain dans les mois qui vont suivre pour embellir Gambetta”, explique Sébastien Cote, adjoint au maire à Montpellier chargé de la sécurité et de la tranquillité publique. “C’est un quartier compliqué car il y a un écosystème qui permet à la délinquance de s’enkyster. Il y a des aides et des soutiens dans les commerces, c’est tout l’écosystème qu’il faut changer”, explique le conseiller municipal qui espère instaurer la même dynamique qu’au niveau du faubourg du Courreau.
Des commerces fermés
Depuis le début de l’opération et jusqu’au jeudi 21 novembre, cinq ont fait l’objet d’avertissements. “Nous espérons que certains pourront fermer. Dans le département, nous fermons une centaine de commerces chaque année”, rappelle M. Lauch, juste avant de participer au contrôle d’un snack qui vend des sandwichs et des tacos.
L’employé, son patron au téléphone, cherche désespérément un papier dans un tiroir. L’agent du service vétérinaire lui donne un avertissement et lui donne un mois pour régler la situation, au risque de procéder à une fermeture. “Vous devez porter des gants et être irréprochables à la préparation”, lui rappelle-t-il.
Cinq étrangers sans-papier interpellés
Quelques rues plus loin, ce sont des agents de la police aux frontières qui contrôlent les employés d’un supermarché. Ils vérifient aussi les plannings des salariés, pour s’assurer que les heures travaillées et les repos sont bien respectés.
“Nous sommes dans un quartier où des étrangers en situation irrégulière sont aussi utilisés pour faire les petites mains des trafics de stupéfiants et donc vous voyez que la police aux frontières est en action pour interpeller les étrangers en situation irrégulières et leur délivrer des obligations de quitter le territoire français (OQTF)”, indique le préfet.
Au total, cinq étrangers en situation irrégulière ont été interpellés ce soir-là, dont un homme en situation irrégulière de 24 ans qui travaillait dans un salon de coiffure. Dans une pizzeria, un Marocain détenteur d’un titre de séjour roumain a aussi été arrêté. Les employeurs sont poursuivis. Trois autres personnes en situation irrégulière ont été interpellées, deux Marocains et un Algérien. Ainsi que trois personnes en situation de travail dissimulé.