Solidarité — Montpellier

Montpellier : la prévention à cœur, les acteurs de la santé se mouillent

Le 28 septembre dernier, la piscine Angelotti quartier Antigone s’est transformée en centre de sensibilisation pour la santé cardiovasculaire avec la tenue de la “Nage du Cœur”. 

Orchestré par la Fédération française de cardiologie Languedoc-Roussillon, cet événement avait pour mission de mettre en lumière une maladie souvent silencieuse, mais redoutable : la cardiomyopathie, responsable de nombreux décès chez les jeunes et d’insuffisance cardiaque. 

Un engagement né d’un défi personnel

L’origine de cet événement remonte à juin 2022, lorsque Clémence Gualy, jeune héraultaise atteinte de cardiomyopathie hypertrophique, s’est fixé un objectif hors du commun : nager 15 kilomètres entre La Grande Motte et Palavas-les-Flots. Un exploit sportif en soi, mais qui prend une dimension plus forte lorsqu’on connaît les difficultés qu’impose cette pathologie. Elle a alors fait de son combat personnel une cause collective. Avec l’appui de la Fédération française de cardiologie, elle a prouvé que même un cœur affaibli peut repousser les limites. En 2024, cette volonté de sensibiliser et d’agir s’est prolongée avec la 1re édition de la Nage du Cœur, où l’objectif est simple : mobiliser le plus grand nombre autour de la prévention des maladies cardiovasculaires. Et pour cela, 200 nageurs de tout âge, unis pour la bonne cause, ont pris le départ. 

“Sensibiliser pour prévenir”

Pour Patrick Petit, communicant pour la Fédération Française de Cardiologie, l’enjeu d’un tel événement est d’interpeller avec convivialité et sensibilité sur un danger souvent invisible : “La Nage du Cœur a pour but de faire de la prévention et de sensibiliser autour des maladies cardiovasculaires, en particulier la cardiomyopathie. C’est une maladie héréditaire qui affecte les parois du cœur et touche surtout les jeunes. C’est l’une des causes majeures de la mort subite chez les moins de 40 ans.”

L’événement de samedi a ainsi pris une forme simple, mais significative : chaque nageur s’engageait à parcourir un certain nombre de longueurs, et l’ensemble des distances effectuées symbolisait l’effort collectif pour cette cause. “On souhaite montrer que la prévention, c’est l’affaire de tous. Chaque longueur nagée est une étape de plus vers la sensibilisation”, résume-t-il. 

A cœur vaillant rien d’impossible

Les nageurs, répartis sur plusieurs lignes d’eau de la piscine, ont répondu présent tout au long de la journée, encouragés par des vidéos inspirantes des ambassadeurs de l’événement, comme Jacques Tuset, nageur extrême, et bien sûr, Clémence Gualy qui a relevé l’impressionnant défi de nager de 10h à 16h, soit durant toute la durée de l’animation. “Clémence est une personne que nous suivons depuis de nombreuses années, explique Sonia Soltani, cheffe de projets en recherche clinique en cardiologie au CHU de Montpellier. Elle s’est imposée comme une véritable ambassadrice de la lutte contre les pathologies cardiovasculaires, notamment à travers la Nage du Cœur.” Pour le CHU de Montpellier, il était évident de s’associer à cette initiative, portée par une de leurs patientes les plus déterminées. “Lorsque Clémence a proposé cet événement, nous avons naturellement décidé de la soutenir plutôt que de créer un second événement en parallèle. C’est un projet qui a du sens, et elle le porte avec une telle énergie qu’il est impossible de ne pas se sentir inspiré”, poursuit-elle. 

Le dépistage, un enjeu essentiel

Loin des bassins d’Antigone, le 1ᵉʳ octobre, le CHU de Montpellier prend le relais en organisant une journée de dépistage gratuit pour l’insuffisance cardiaque dans le hall de l’hôpital Lapeyronie. Un moyen de pousser la sensibilisation encore plus loin et d’offrir au public la possibilité de se faire dépister rapidement et simplement. “L’idée est de détecter la maladie avant qu’elle ne devienne grave”, lance Sonia Soltani. “Nous utiliserons un test rapide, basé sur un prélèvement au doigt, qui permet de mesurer un marqueur sanguin indicatif de l’insuffisance cardiaque. Si des résultats inquiétants sont détectés, les participants seront orientés vers un spécialiste pour une prise en charge immédiate.” 

Et le message envoyé est limpide : il n’y a pas d’âge pour prendre soin de son cœur. “On a souvent l’impression que les maladies cardiovasculaires ne concernent que les personnes âgées, mais ce n’est pas le cas. Elles peuvent frapper dès le plus jeune âge, rappelle Sonia Soltani. C’est pourquoi il est essentiel de rester à l’écoute de son corps. Un essoufflement anormal, une fatigue persistante ou des douleurs à la poitrine, ça doit toujours faire l’objet d’une consultation médicale.”

La leçon à retenir : la prévention, c’est dès maintenant qu’il faut s’en occuper. Aux acteurs de la santé de rappeler à tous que le cœur, on n’en a qu’un, et qu’il vaut mieux en prendre soin avant qu’il ne soit trop tard.

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