Montpellier : l'Association Humanitaire de Montpellier aide sans justification ni distinction

© Camille Machefer-Figueras

La rédaction a rencontré Aïcha Baghaz, qui veille sur cette équipe de bénévoles motivés. La présidente de l’Association Humanitaire de Montpellier a évoqué de nombreux sujets, dont les différentes missions de l’association, les temps forts à venir et le profil des bénéficiaires qui font appel à elle.

Aïcha Baghaz : “Notre première mission est de distribuer des repas chauds. Au fil des années, nous nous sommes développés et nous accueillions aujourd’hui un stand de coiffure dans nos locaux. Nous donnons aussi un accès à la culture avec un stand de livres mis à disposition qui fonctionne très bien. 

Une assistante sociale du CCAS vient également sur place. Elle accompagne les bénéficiaires dans leurs démarches et facilite les prises de rendez-vous. Le jeudi, nous fournissons aussi des produits d’hygiène : des shampoings… Nous faisons également de la redirection vers les structures : nous informons les personnes sur les aides qui existent et dont elles peuvent bénéficier. 

Nous avons à disposition la salle d’Aragon, dans le quartier Port Marianne. Sur place, un espace est réservé aux personnes qui souhaitent manger à table. Les gens peuvent également prendre à emporter. Tous les soirs, nous faisons une distribution fixe. En parallèle nous sortons également dans les rues pour les maraudes. Elles permettent de toucher les gens qui ne peuvent pas se déplacer. Mardi 18 octobre, nous avons fait une maraude spéciale avec Addiction France pour faire de la prévention contre les addictions. Ça fait huit ans que nous distribuons tous les jours à manger. On ne ferme jamais”. 

Aïcha Baghaz : “L’Association Humanitaire de Montpellier est apolitique et areligieuse. Cependant, nous fêtons chaque événement parce que nous pensons que chacune de ces dates est importante. Nous fêtons par exemple Halloween , mais aussi Noël solidaire… Nous faisons en sorte qu’ils comprennent qu’ils ne sont pas tout seuls ; nous sommes leur famille”. 

Aïcha Baghaz : “Ça évolue dans le bon sens. Plus de 250 bénévoles composent aujourd’hui l’association. Plus nous nous agrandissons, plus nous parvenons à développer des partenariats. Nous sommes soutenus par de nombreux partenaires dont le Crous, le CHU de Montpellier, la Mie Câline, des épiceries solidaires. Nous recevons aussi des repas chauds”. 

Aïcha Baghaz : “Je me dis tous les jours que je pourrais me retrouver à leur place. Dans la vie, personne n’est à l’abri. Et dans cette situation, j’aimerais me retrouver dans une association où les gens m’accueilleraient avec le sourire. Nous donnons à manger à toutes les personnes qui se présentent, sans aucune justification et sans distinction. Il faut penser aux autres, nous pourrions nous retrouver à leur place”. 

Aïcha Baghaz : “Il y a de plus en plus de gens qui viennent nous voir et il n’y a pas de profil type. Aujourd’hui c’est tout le monde : ce sont les étudiants mais aussi les familles qui ont des fins de mois compliquées. Des gens viennent parfois moins, ou à l’inverse davantage, en fonction des périodes. Ce ne sont pas des profiteurs. Quand ils viennent, c’est qu’ils en ont vraiment besoin. Sinon ils laissent aux autres. Et je trouve ça admirable”.

Aïcha Baghaz : “Nous avons fait des statistiques cette année, la moyenne d’âge de nos bénévoles est de 25 ans. Il s’agit d’une association assez jeune. Contrairement à ce que nous pouvons entendre parfois, la jeunesse a une conscience associative formidable. Ils sont soucieux des autres et très investis”.