Montpellier - Lattes : le référé contre le village de transition pour les Roms rejeté
L'audience avait lieu le 15 février dernier. La décision a été rendue le jeudi 17 février : " le juge des référés a rejeté le référé suspension pour défaut d’urgence, sans avoir à se prononcer sur les moyens invoqués concernant les doutes quant à la légalité de la décision attaquée."
Le juge des référés du tribunal administratif de Montpellier a été saisi par quatorze personnes physiques, une association et deux sociétés afin de suspendre la décision d’exécuter les travaux de terrassement et de viabilisation d’un terrain situé dans le quartier de la Rauze destiné à accueillir un village transitoire pour les populations vivant actuellement dans le campement de Celleneuve.
La décision
Par une ordonnance rendue le 17 février 2022, le juge des référés, après avoir admis l’existence d’une décision administrative du président de Montpellier Méditerranée Métropole de procéder à l’exécution de ces travaux, a rejeté le référé suspension formé par les riverains de ce projet en considérant que l’intérêt public qui s’attache à permettre le relogement de 180 personnes sur les 243 personnes vivant actuellement dans des conditions manifestement indignes et insalubres et de nature à porter atteinte à leur santé et à leur sécurité, l’emportait sur l’urgence invoquée par les requérants tirée du caractère difficilement réversible des travaux de terrassement et de viabilisation.
Le collectif de défense appelle au calme
Après cette décision, le collectif des habitants de la Rauze et de la Céreirède a appelé les riverains au calme par communiqué de presse : ” nous appelons aujourd’hui l’ensemble des riverains à respecter la décision de justice.
Après avoir obtenu des garanties sur la sécurité et la durée de 18 mois, le collectif s’engage à ne pas initier d’actions de blocage. Nous demandons à l’ensemble des riverains à faire de même. Nous remercions tous les riverains qui ont permis de sensibiliser les acteurs de ce projet au maintien de la tranquillité et de la sécurité du quartier.“
Un rendez-vous constructif avec la Métropole de Montpellier
Le 18 février dernier, le collectif a rencontré le président de la Métropole Monsieur Delafosse accompagné de Madame Dufoix et de Monsieur Bozonnet. Madame la Député Patricia Miralles les a accompagnés pour ce rendez-vous.
Dans leur communiqué, le collectif détaille les échanges de cette réunion : “nous avons fait part à nos interlocuteurs des doléances et demandes d’informations que nous avions reçues des riverains. Une liste détaillée a été remise à Monsieur Delafosse. On peut déjà acter le fait que la plainte a été retirée contre les personnes qui avaient bloqué le chantier – plainte contre X. Le Maire a insisté sur le côté sécurité qui tenait autant à cœur au Préfet qu’à la Métropole et que tous les moyens nécessaires seraient mis en œuvre pour maintenir la tranquillité du quartier. Le projet de charte du camp est en cours de finalisation entre la Métropole, la Préfecture et l’association Coallia. Dès qu’une version sera finalisée, elle nous sera présentée pour information et amendement si nécessaire. A l’issue des 18 mois, le terrain est destiné à servir à la Mairie pour entreposer des équipements ou un autre projet en cours d’étude. Le Maire reviendra vers nous dès que le projet sur ce terrain sera finalisé. M Delafosse s’est également engagé à investir dans le quartier par phases.“
Le collectif rajoute que Michaël Delafosse aurait reçu positivement 2 projets proposés : “Monsieur le Maire a été positivement sensible à deux projets proposés par le collectif :
- Permettre aux propriétaires de louer les terres de maraîchage à de jeunes agriculteurs qui viendront le développer dans le quartier de la Céreirède;
- Mettre en place un jalonnement piéton depuis la zone hôtelière jusqu’au Tramway.“
Une prochaine réunion de suivi sur la liste de doléances et les projets d’avenir est prévue.