Montpellier : le collège de Port Marianne absorbera la croissance démographique
Avec 4 000 collégiens supplémentaires ces 5 dernières années, le Département va redéployer la carte scolaire avec la construction de 3 nouveaux collèges dont celui de Port Marianne présenté ce jeudi 10 mars qui sera suivi de ceux de Juvignac et de Maraussan en 2024.
© Département Hérault
Transition écologique et mobilité sont les mamelles du futur collège de Port Marianne dont le budget s’élève à 18 millions d’euros. Elles ont nourri le projet architectural comme elles alimentent le discours des élus venus présenter la modernité de l’établissement en cours de chantier. D’immenses blocs de béton se dressent à la place des fouilles archéologiques arrivées à leur terme. Ils vont soutenir une structure modulaire incorporant du bois venu des Cévennes pour accueillir dès la rentrée prochaine 330 élèves de 6e et 5e. A terme, le collège de Port Marianne devrait désengorger les établissements de Montpellier (Collège des Aiguerelles, Joffre, et Frédéric Bazille), de 720 élèves.
Mariage du béton et du bois
Le projet du cabinet d’architecte A+ Architecte “n’a pas fait débat et a été un véritable coup de cœur du jury” a déclaré le président du Conseil départemental Kléber Mesquida. Le bois doit venir habiller les immenses modules de béton bas carbone (générant moins de gaz à effet de serre), et sera utilisé pour les planchers et l’ossature des murs. Ces constructions modulaires en bois créées par l’entreprise Selvea ont la particularité de pouvoir accueillir des extensions si la démographie du quartier l’imposait. A ce stade, le collège pourrait recevoir 840 élèves. L’éloge des élus pour ce projet écologique ambitieux a été atténué par les architectes eux-mêmes qui préfèrent parler d’un “grain de sable pour inverser la tendance”.
Le plan collège
Le président du Conseil départemental Kléber Mesquida s’est félicité de la dimension écologique du projet, rappelant que le futur collège accueillera 161 arbres, que 20% des toitures seront végétalisées et que 48% de l’énergie sera renouvelable. Le collège, compétence du Département, est au centre d’un plan quinquennal de 200 millions d’euros. Ce budget doit contribuer à la rénovation des collèges existants. Les travaux devront résoudre notamment des problèmes de norme, de performance énergétique et de désimperméabilisation des cours. Kléber Mesquida confirme recevoir des demandes de parents d’élèves relevant ici ou là les petits et grands travaux qu’attendent les établissements de leurs enfants.
Les mobilités
Le maire de Montpellier et président de la Métropole Michaël Delafosse a souligné la contribution du projet architectural à la politique urbaine tournée vers les mobilités douces, avec “le choix d’un parvis généreux”, en harmonie avec “l’aménagement d’une piste cyclable le long de l’avenue du mondial 98 et la gratuité des transports”. La volonté d’éviter “les conflits d’usage” lorsque les parents déposent ou récupèrent leurs enfants, ainsi que “la sécurisation des élèves aux abords de leur collège” ont été entendues selon Michaël Delafosse. Les élèves des collèges dont les effectifs seront allégés par le nouvel établissement en seront les premiers bénéficiaires.
La dimension humaine
La rectrice de l’Académie de Montpellier Sophie Béjean s’est félicitée des conditions d’accueil et de l’environnement “apaisé” du futur collège. Elle a néanmoins rappelé que “la réussite des élèves c’est aussi la qualité de l’équipe pédagogique”. Si l’investissement humain ne doit pas être éclipsé par les efforts pour la transition écologique, Sophie Béjean a rappelé sa place : “Le choix n’est pas de répondre uniquement à la demande démographique mais aussi à celle de mixité sociale et scolaire. Le nouvel établissement va répondre aux enjeux de l’école inclusive avec le dispositif Ulis. Il accueillera également l’Espace Senghor, si utile. L’actualité nous montre à quel point il est important. L’investissement humain est enfin celui de l’Education nationale. On attend 800 élèves, cela représente 3 millions d’euros chaque année pour faire vivre l’établissement.”