Montpellier : le Colonel Sylvain Hubac et l’arme secrète de la police scientifique
Suffit-il désormais d’un cheveu pour coincer les criminels ? À l’occasion du Futurapolis 2024 qui se déroule du 11 au 12 octobre, le Colonel Sylvain Hubac de la Gendarmerie Nationale présente une avancée technologique dans l’exploitation de l’ADN. Un outil de plus en plus pertinent pour les enquêteurs.
“Si c’est une trace de sang de l’épaisseur d’une tête d’épingle, alors oui, cela suffit”, explique le Colonel Sylvain Hubac quand on lui demande la quantité nécessaire pour récupérer des informations sur l’ADN d’une personne lors d’une enquête. Futurapolis Santé ouvre ses portes du 11 au 12 octobre et le chef de la Division criminalistique biologie génétique de l’institut de recherche criminelle est le premier à commencer avec sa conférence “La génétique, arme secrète de la police scientifique”.
Dans celle-ci, il présente la génétique comme un nouvel outil pour résoudre certaines situations confiées à la police et explique sa nouvelle méthode. La génétique est devenue une arme redoutable, que le Colonel pondère cependant, malgré les récentes avancées : “Une trace de salive ou de sperme, il en faut très peu. Une trace de contact, c’est-à-dire une simple pression d’un élément de la peau au contact d’un objet et de trouver des cellules mortes sur celui-ci… Il faut quand même en trouver une certaine quantité.”
“L’arme secrète est un outil”
Ce n’est pas d’ailleurs la seule difficulté. La génétique, bien qu’ayant progressé, ne peut pas tout résoudre. Si elle est devenue un moyen précieux de résoudre les enquêtes, elle n’est pas réponse à tout. “L’aspect fondamental du travail d’enquête est de pouvoir identifier les traces les plus pertinentes avec l’acte criminel”, indique le scientifique. Pour illustrer son propos, il prend l’exemple d’un braquage de distributeur automatique de billet. “La personne avant vous à fumer une cigarette en retirant tranquillement son argent. Vous braquez le distributeur automatique. La gendarmerie arrive et gèle la scène de crime et vont trouver ce mégot de cigarette qui va peut-être se révéler intéressant, mais qui n’aura au final aucun lien avec le crime, explique le Colonel. L’arme secrète est un outil. L’enquête judiciaire a toujours le maître mot.”
Une application pour la médecine
Ce n’est pas la première fois que le monde scientifique a recours à la nouvelle méthode employée par le Colonel. “Cette technique a été utilisée dans le cadre de la Covid pour faire des dépistages rapide du coronavirus dans les prélèvements naso-pharyngés”, indique-t-il.
Rien de surprenant pour le scientifique. “Le leitmotiv dans la gendarmerie scientifique est qu’on croit vraiment que le progrès scientifique est collectif et interdisciplinaire. Des technologies qui pourraient nous faire avancer dans notre domaine d’application vont trouver une origine dans des domaines scientifiques, comme la médecine.”
Futurapolis 2024 à l’Opéra Comédie de Montpellier est ouvert du 11 au 12 octobre et propose divers conférences et ateliers. Voici son programme.