Montpellier : les blouses blanches et le Père Noël au chevet des enfants malades

Pas de traîneau ni d’hélicoptère cette année encore. Le Père Noël a opté pour une arrivée “écolo-champêtre” qui n’a pas manqué de surprendre et de faire sourire les enfants, les familles et le personnel hospitalier.

Hotte à la main et regard pétillant, l’invité tant attendu a distribué des peluches aux enfants, qui se sont empressés de les câliner et de leur donner un nom. Puis, tout ce petit monde a rejoint le hall du CHU Arnaud de Villeneuve, où un spectacle préparé par le personnel hospitalier allait, une fois de plus, marquer les esprits.

Sur scène, aucune place pour l’improvisation. Danses, sketchs et personnages costumés se sont succédé dans une mise en scène minutieusement conçue et peaufinée par les soignants, éducateurs, agents des services hospitaliers et autres membres du personnel, et ce, pendant plusieurs semaines. De quoi faire sourire l’assistance, tandis que le Père Noël entamait sa tournée des chambres des enfants alités. Ces derniers avaient déjà pu suivre son arrivée, retransmise en direct sur les téléviseurs de l’hôpital. “Je ne rate jamais cet événement, explique le Père Noël. C’est un vrai plaisir de voir tout ce bonheur chez les enfants. Et tous les lutins qui œuvrent en coulisses ont bien travaillé.”

“Depuis des mois, les équipes se préparent, répètent leurs danses”, dévoile Myriam Guiraud, cadre supérieur de santé au service pédiatrique. “Elles choisissent leur thème, décident de leurs costumes et de leurs déguisements, tout cela pour les enfants. Chaque année, le programme change, et c’est toujours extraordinaire. Les enfants sont ravis, cela leur permet d’oublier la maladie.”

Le Père Noël avait de précieux alliés pour faire rêver, des couloirs au chevet : Shrek, Kung Fu Panda, les JO, Mamma Mia, Hocus Pocus… Chacun avait ses fans, et pour la petite Suzanne, c’était Ariel, la petite sirène, qui était la reine de la scène. “C’est ma princesse préférée”, confie-t-elle avec le sourire, sa nouvelle peluche rose serrée contre elle. Et cet instant de magie, la maman de la petite fille le voit avec émotion : “Ça fait chaud au cœur. Cela raccourcit un peu les longues journées passées dans les chambres. Et puis, ça nous rapproche doucement de Noël, que nous attendons avec impatience. Ça nous aide à patienter, même si nos cœurs sont un peu tristes d’être ici. Je suis sûre que Suzanne se souviendra longtemps de ce Noël 2024. Elle s’en souviendra non seulement parce qu’elle a été malade, mais aussi parce qu’elle a vécu un super Noël à l’hôpital.”

Si parents et soignants s’accordent à dire que “ce genre de journée change tout”, c’est avant tout parce qu’elle “rompt avec la routine hospitalière”. Pendant quelques heures, les enfants ne sont plus des patients, mais des spectateurs et des acteurs de la fête. “Cela apporte de la joie dans un environnement qui n’est pas toujours facile”, reconnaît Magali, la maman de Lucciano. “Le voir sourire depuis ce matin, c’est un vrai bonheur. Il savait que le Père Noël viendrait aujourd’hui, et ça l’a beaucoup motivé. Ça nous a permis de penser à autre chose.”

“Ce que les enfants retiendront de leur séjour ici, ce ne sera pas la prise de sang ou l’IRM, mais le jour où le Père Noël est venu dans leur chambre”, résume la cadre santé, encore habillée en Fiona. Un petit miracle de Noël, orchestré par des dizaines de mains invisibles, qui, l’espace de quelques instants, fait oublier les murs blancs et le bruit des machines.