Montpellier : les parlementaires socialistes réunis à Montpellier, Anne Hidalgo attendue mardi
Les Journées parlementaires socialistes sont organisées à Montpellier du 6 au 8 septembre. Elles rassemblent le Groupe Socialistes et Apparentés à l'Assemblée nationale et le Groupe Sénatrices et Sénateurs Socialistes, Ecologistes et Républicains au Sénat pour trois jours de réflexions intenses.
La maire de Paris Anne Hidalgo, dont la candidature à la prochaine présidentielle fait peu de doute, interviendra mardi 7 septembre à 14h00 devant les parlementaires socialistes, au Corum.
Pourquoi des Journées parlementaires socialistes ?
Selon Valérie Rabault, présidente du Groupe Socialistes et Apparentés à l’Assemblée nationale, et Patrick Kanner, président du Groupe Sénatrices et Sénateurs Socialistes, Ecologistes et Républicains au Sénat, ex-ministre de la ville, ces journées parlementaires visent à construire la future majorité parlementaire de juin 2022 en cas d’élection d’un(e) président(e) de la République de gauche.
Lors des ces Journées parlementaires seront exposées “10 régressions sous le quinquennat Macron, et 10 propositions phares pour la France”, indique Valérie Rabault. Concernant les régressions (validées par les chiffres de l’Insee), elle cite notamment la faiblesse du nombre de logements lancés en 2018 et 2019, sans proportion avec les véritables besoins des Français, et bien d’autres encore…
“La France doit être réparée après le quinquennat Macron. Nous voulons enclencher une dynamique positive pour construire, dans l’esprit d’une gauche de gouvernement qui serait majoritaire en 2022 à l’Assemblée nationale et au Sénat”, explique Patrick Kanner, président du Groupe Sénatrices et Sénateurs Socialistes, Ecologistes et Républicains au Sénat.
On l’aura compris, les groupes socialistes préparent ici leur rentrée. Des invités se succèdent au Corum où ont lieu ces Journées, et beaucoup de séquences de travail permettront affiner le programme.
Valérie Rabault indique que “ces Journées sont destinées à construire une alternative politique au quinquennat, à l’immense supercherie que représente la macronie”. Elle ajoute : “Nous ne sommes pas dans un jeu. La France est un pays en difficulté, qui souffre, entre la crise des gilets jaunes, la poussée des extrêmes, l’abstention scandaleuse pour la démocratie, l’échec de l’égalité femmes-hommes. Celui ou celle qui portera les valeurs que nous voulons défendre [sous-entendu, le/la prochain(e) président(e) de la République] devra se reposer sur la République, la transition écologique et la lutte contre les inégalités sociales”.
Anne Hidalgo, favorite sans être candidate
Valérie Rabault, Michaël Delafosse et Patrick Kanner n’ont pas caché leur préférence pour la candidature (non encore déclarée) d’Anne Hidalgo à la présidence de la République. Car selon eux, le duel Emmanuel Macron – Marine Le Pen n’est pas une fatalité. “Pour la présidentielle, les Français peuvent compter sur une gauche rassemblée. Tout se jouera au premier tour”, affirment-ils. La maire de Paris interviendra devant les parlementaires socialistes et apparentés mardi 6 septembre à 14h00.
Les parlementaires socialistes attendent d’Anne Hidalgo une démarche de prospective et qu’elle évoque ses projets dans les grandes lignes. “Nous devons avoir cette rencontre de travail, elle va s’inspirer de nos propositions et nous de ses projets”, juge Patrick Kanner.
Pour restreindre Air’b’n’b, Montpellier s’est inspirée d’Anne Hidalgo, rappelle Michaël Delafosse, qui se souvient que John Kerry avait tenu à rencontrer Anne Hidalgo lors de la conférence climat. La notoriété de la maire de Paris dépasse largement les frontières de l’Hexagone, insiste l’élu.
Et la France a besoin d’une force qui parle aux Français, qui réduise les inégalités sociales et territoriales qui s’amplifient. D’une force qui se batte pour la dignité des Français, ont estimé les trois décideurs politiques. Tous trois s’accordent à dire que le temps des femmes est venu pour la présidentielle. Il est temps selon eux que le pays franchisse le plafond de verre e élise une femme à sa tête.
Pourquoi tenir ces Journées à Montpellier ?
Les dernières journées parlementaires socialistes de Montpellier, qui avaient accueilli Lionel Jospin, remontent à 1998.
Michaël Delafosse voit comme “un grand honneur pour Montpellier d’accueillir de nouveau les parlementaires socialistes, écologistes et communistes”. Cet accueil démontre que sur certains territoires les valeurs socialistes sont mises en œuvre, selon le maire et président de la Métropole de Montpellier, qui cite en exemple l’équipement de toutes les écoles montpelliéraines de vidéoprojecteurs…. Car, indique l’élu : “Quand la gauche arrive au pouvoir, elle s’intéresse en priorité à l’éducation”. Le maire ajoute : “En tant que socialistes, nous défendons les classes, populaires, les classes moyennes, nous ne stigmatisons pas les gens qui reçoivent des aides. A Montpellier, notre priorité sociale concerne les femmes seules avec enfants. Elles sont plus de 15 000 à Montpellier. Voilà pourquoi nous avons instauré la cantine à 50 centimes pour les enfants de familles défavorisées”.
Montpellier a été choisie car en tant que terrain d’expérimentation des valeurs de gauche, elle a valeur d’exemple, comme en témoigne l’instauration de la gratuité des transports pour les mineurs et les seniors habitant la métropole. Michaël Delafosse assume : “Selon moi, il n’y a pas de social sans écologie, et pas d’écologie sans social”. La gratuité s’accompagne d’investissements dans les transports collectifs : création de la ligne 5 de tramway, achat de tramways, bus vert… L’élu justifie aussi le choix de Montpellier par les parlementaires socialistes du fait de sa promotion constante de la laïcité. Il insiste en effet pour que cette valeur soit pleinement partagée et comprise et garantisse la nécessaire concorde sur le territoire.
Selon Michaël Delafosse, “cette rencontre des parlementaires et sénateurs socialistes est une chance. Elle leur permet de découvrir Montpellier, de constater les politiques publiques que nous mettons en œuvre”, et il s’agit d’un excellent signal pour l’hôtellerie et la restauration. Sa fidélité à ses convictions se trouve ainsi récompensée, lui qui se dit “fidèle à son cap et ses convictions de gauche, fidèle à [son] appartenance politique”.
Michaël Delafosse s’est dit “très fier de nos groupes parlementaires [socialistes], qui interviennent de façon constructive, sans outrance, de manière mesurée, avec considération et sincérité”.
Pour Valérie Rabault, présidente du Groupe Socialistes et Apparentés à l’Assemblée nationale, Montpellier incarne les expérimentations territoriales ambitieuses indispensables pour mener des mesures nationales.