Montpellier : marche de soutien au peuple soudanais ce dimanche, les auteurs Abdelaziz Baraka Sakin et Anne Bourrel s'expriment
Organisée le dimanche 21 novembre, de 14h à 16h, cette nouvelle marche fait écho à la manifestation tragique du 17 novembre à Khartoum (Soudan), faisant état d’au moins quinze morts et de dizaines de blessés par balles.
Depuis le coup d’Etat du 25 octobre, mené par l’armée soudanaise, le pays vit un déferlement de violences. En réaction au bain de sang, la communauté soudanaise de Montpellier organise des rassemblements toutes les semaines afin de témoigner son soutien.
Ce dimanche, elle invite le public à participer à une marche solidaire qui se déroulera de la place de la Comédie au Peyrou. Dans le cortège, elle pourra compter sur la présence du romancier soudanais Abdelaziz Baraka Sakin, auteur primé exilé entre l’Autriche et Montpellier, et l’écrivaine Anne Bourrel. Quelques jours avant la marche, ils ont accepté de répondre à nos questions.
Qu’attendez-vous de la marche de ce dimanche ?
Anne Bourrel : Dès que la liberté d’un pays est menacée, il faut tous être là. Ce rassemblement est, à l’image de ceux que nous organisons tous les samedis, une occasion de se rencontrer, d’échanger, d’apporter un éclairage sur la crise et de communiquer avec le grand public.
Abdelaziz Baraka Sakin : Tout ce que nous attendons des gens c’est qu’ils nous ouvrent leurs cœurs et que des conversations se tiennent. Le grand public doit savoir que les manifestants soudanais ne sont pas armés et qu’ils se font tuer avec des balles dans la tête, qu’on a près de 1 000 personnes emprisonnées, principalement des jeunes, des professeurs et des avocats, que les communications vers l’extérieur ont été coupées…
La marche est organisée en réaction aux meurtres d’une quinzaine de manifestants le 17 novembre, quel message aimeriez-vous laisser aux Soudanais qui poursuivent la lutte ?
Abdelaziz Baraka Sakin : Je leur dirai qu’il faut continuer la résistance pacifique. Le gouvernement veut encourager les violences pour pouvoir les tuer. Il faut continuer la désobéissance civile, ne pas aller travailler, rester chez soi… Ils tomberont seuls.
Aujourd’hui, quelle est l’urgence pour le peuple soudanais ?
Abdelaziz Baraka Sakin : Les Soudanais ne peuvent plus passer d’appel téléphonique, les crimes se sont multipliés… Les gens souffrent au quotidien à cause de problématiques de nourriture, d’électricité… Pendant ce temps-là, le nouveau régime en profite pour sortir des membres de l’organisation terroriste les Frères musulmans de prison et les milices sortent de l’or et des métaux précieux du pays, potentiellement de l’uranium.
Quelles sont les attentes du peuple envers la communauté internationale ?
Abdelaziz Baraka Sakin et Anne Bourrel : La communauté internationale doit nous soutenir dans cette bataille pour la liberté, contre les Frères musulmans et les milices responsables de crimes de guerre. On fait face à des tueurs. Nous souhaitons que les gouvernements étrangers nous soutiennent, ou du moins qu’ils arrêtent de soutenir le gouvernement soudanais actuel. Les Etats qui ont apporté leur soutien au régime doivent savoir que s’ils continuent, ils vont avoir des soucis dans le futur, particulièrement les pays voisins comme l’Egypte. Soutenir le général Abdel Fattah Al-Bourhane, auteur du coup d’Etat, c’est encourager les Frères musulmans et donc des terroristes.
Quelle est la prochaine étape à franchir d’après vous ?
Abdelaziz Baraka Sakin : Il faut arrêter d’aider ce gouvernement, à l’international et localement. Il faut isoler ses membres. Aujourd’hui, ce qu’on doit faire c’est accélérer leur défaite face à l’humanité.