Montpellier Métropole : 255 M€ pour financer le réseau BusTram qui desservira 110 000 habitants de la métropole
Le financement du futur réseau de bus à haut niveau de service a été acté en Conseil métropolitain mardi 14 décembre.
Michaël Delafosse affirme afficher “une ambition très forte sur le BusTram.” Il a expliqué devant l’assemblée : “Les enjeux sont écologiques : il s’agit de réduire les émissions de CO2 à l’échelle de la métropole, d’offrir des alternatives aux déplacements automobiles, sachant que 6 000 véhicules supplémentaires entrent chaque année dans la ville-centre”.
Cherté du tram
Le président de la Métropole de Montpellier a rappelé qu’un réseau de tramway a été développé il y a vingt ans par Georges Frêche. “Nous continuons ce choix avec le prolongement de la Ligne 1 vers la gare Sud de France et avec la création d’une cinquième ligne de tramway. Mais il ne serait pas soutenable financièrement de créer 5 nouvelles lignes de tram, voilà pourquoi nous nous tournons vers les bus à haut niveau de service”.
Les Bus à haut niveau de service, pour circuler rapidement
Grenoble, Nantes, Dunkerque et Nîmes ont développé des bus à haut niveau de service. En instaurer dans la métropole de Montpellier nécessite des chantiers supplémentaires qui seront menés jusqu’à 2025, une autre répartition de l’espace, des voies réservées aux bus pour qu’ils ne soient pas prisonniers des embouteillages dans la circulation automobile. Cela pourra permettre également de tracer des voies cyclables et de végétaliser les lieux trop urbanisés.
Le président de la Métropole a précisé que ces voies pourront être utilisées par les services de secours. C’est déjà le cas actuellement sur les voies délimitées par des traits jaunes, qui ont d’ores et déjà permis d’améliorer l’intervention des secours de 12 minutes : “de 25 minutes, on est passé à 13 minutes actuellement”, selon Michaël Delafosse.
Des BusTrams prioritaires et cadencés
Sur ces voies dédiées, les bus à haut niveau de service seront prioritaires : le feu passera immédiatement au vert à leur approche.
L’amplitude horaire des BusTrams sera élargie de 5h00 du matin à minuit. “Il faut faire des nocturnes et rendre la fréquence attractive grâce au cadencement des BusTrams, avec un service équivalent à celui d’un tramway. Les BusTrams seront aussi performants pendant les heures de pointe”, a assuré le président de la Métropole. Des stations seront installées tous les 500 mètres, adaptées, visibles, avec un aménagement spécifique à l’image des stations de tramway, adaptées aux personnes handicapées, avec un affichage des horaires. Certains BusTrams seront mono, d’autres, plus longs, seront articulés. Le réseau de BusTrams sera totalement décarboné. Un artiste habillera les bus à haut niveau de service de manière emblématique, avec des thématiques.
Le réseau BusTrams proposera 57 km de lignes, dont 35 km aménagés en site propre, et 104 stations. Près de 100 000 nouveaux habitants seront desservis. Pour cela, 60 bus seront acquis par la Métropole.
De nombreux villages et villes de la Métropole desservis
L’enjeu est de desservir 90 % des habitants de la ville-centre avec une offre de bus à haut niveau de service, par exemple les quartiers Cévennes, Hauts de Massane, mais aussi des villes et villages comme Castelnau-le-Lez, Le Crès, Vendargues, Castries, Cournonsec, Cournonterral, Pignan, Lavérune, Grabels. Les BusTrams desserviront aussi de grands sites d’emploi comme l’ICM, la zone d’activité du Millénaire, etc.
70% des habitants de la métropole seront proches de stations de bus à haut niveau de service. Des aires de covoiturage seront créées à certains endroits.
Calendrier
Le 4 janvier, le réseau BusTram sera présenté à la population ; de fin janvier à mi-mars se tiendront 5 réunions publiques et des concertations publiques avec registre. La mise en service de la ligne 1 devrait intervenir à l’horizon 2024. Toutes les lignes seront en service en 2025.
Il ne s’agit que d’une première phase, selon Michaël Delafosse, le but étant de continuer à améliorer la performance du réseau pour accroître le nombre de voies de bus à haut niveau de service. La deuxième partie de la décennie permettra d’accentuer le desservissement par les bus à haut niveau de service. Cela donnera l’occasion d’améliorer certaines zones de la Métropole, de structurer des quartiers.
Aides de l’Etat et de la Région
L’Etat contribuera au projets de BusTram à hauteur de 20 millions d’euros au titre du plan de relance, et la Région devrait elle aussi apporter un accompagnement financier.
Seule ombre au tableau lors du vote de ce projet, Alenka Doulain a fustigé la “paralysie inacceptable” de la ville de Montpellier, faisant référence aux embouteillages liés à la création de voies de bus (lignes jaunes) et à la fermeture de rues “sans alternative de parcours crédible”, selon elle.
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