Montpellier Métropole : Michaël Delafosse et son équipe veulent "conquérir la sobriété énergétique"
En conseil de métropole, ce mardi 4 octobre, les élus de Montpellier Méditerranée Métropole ont approuvé à une large majorité le Plan de sobriété et d'accélération de la transition énergétique du patrimoine métropolitain.
En introduction, le président de la Métropole de Montpellier, Michaël Delafosse, a rappelé : “Un bouclier tarifaire concerne les ménages. A l’inverse pour les collectivités territoriales, ce bouclier n’existe pas : le prix de l’énergie est dépendant du marché européen de vente de l’énergie. Il y a quelques mois, nous avions déjà pointé à deux reprises les difficultés liées à la hausse de la facture énergétique. A partir de septembre, beaucoup de collectivités ont décidé de fermer un certain nombre de leurs services publics, comme les piscines”.
“L’Association des maires de France et celles des maires de l’Hérault, France Urbaine, l’ARF, la DCF ont alerté le gouvernement, demandant qu’un bouclier tarifaire qui s’applique aux collectivités soit inscrit dans la loi de finances. Le gouvernement rétorque avoir augmenté de 210 millions d’euros les dotations de fonctionnement des collectivités. Mais c’est insuffisant” selon lui.
10,6 millions d’euros à payer en plus
Au 5 septembre, la Métropole de Montpellier estimait le surcoût potentiel dès le budget 2023 à 10,6 millions d’euros, et 18 millions au total avec la hausse de la facture énergétique de la TaM. Avec une multiplication par 2,75 de la facture TTC d’électricité, par 1,75 de sa facture d’éclairage public, par 3,5 de sa facture de gaz, et par 1,66 de sa facture de bois granulés.
Le président Delafosse souligne : “la Métropole de Montpellier est l’un des EPCI les plus intégrés de France, c’est-à-dire qu’il dispose de nombreuses compétences, dont celles des piscines, des médiathèques, de l’éclairage public ou encore des grands équipements sportifs, fortement consommateurs d’énergie”. Ce qui alourdit considérablement ses dépenses en la matière.
Ainsi, le coût de l’éclairage des bâtiments métropolitains passera de 2,55 à 7,01 millions d’euros entre 2022 et 2023 (soit une augmentation de +175 %), celui de l’électricité utilisée pour l’éclairage public de 4,16 à 7,28 millions d’euros (soit +75 %), et celui du gaz utilisé dans les bâtiments métropolitains de 1,1 à 3,85 millions d’euros (+250 %). Et pourtant, insiste Michaël Delafosse, “nous achetons par groupement de commande avec Hérault-Energie pour que ça nous coûte le moins cher possible”.
Accélérer la transition énergétique
La PPI prévoit le verdissement des flottes, la rénovation des bâtiments… Mais, selon la majorité métropolitaine, “il faut accélérer la transition énergétique, initier des actions de court terme pour la sobriété, même si ça ne compensera pas totalement la hausse de l’énergie, à moins que nous décidions de fermer les piscines ou les médiathèques, mais ça serait priver la population d’équipements cruciaux. Nous faisons le choix de ne pas diminuer le service public”, a martelé Michaël Delafosse.
Un plan de sobriété énergétique
Destiné à “éviter d’éroder le service public”, le plan de sobriété énergétique consistera à respecter les consignes de température dans les bâtiments publics (fourchette de 19 degrés l’hiver et de 27 degrés l’été), réduire les périodes de chauffage et de climatisation, réduire de 1 degré la température des bassins sportifs des piscines métropolitaines et accélérer le plan Led. Dès 2023, il devrait générer une économie de 700 000 euros.
Les écogestes seront développés dans les bâtiments métropolitains. Une chargée de mission sera dédiée à cette tâche et des référents sobriété seront mis en place par pôle et par bâtiment. Par ces écogestes, on retient l’extinction des lumières dans les locaux inoccupés, la fermeture des bureaux pour éviter la déperdition de froid ou de chaleur selon les saisons, l’extinction des appareils électriques au lieu de leur mise en veille et le bannissement de l’utilisation des convecteurs électriques. “Nous espérons réduire de 10 % nos consommations d’énergie d’ici 2024”, indique Michaël Delafosse.
“L’Alec, présidée par Isabelle Touzard, va accompagner la vigilance conso électricité”, a-t-il été précisé lors du conseil de métropole.
Révision du patrimoine métropolitain
“La rénovation des bâtiments métropolitains les plus consommateurs en énergie permettra de conquérir la sobriété énergétique”, selon le président Delafosse, qui annonce que la métropole va accélérer le remplacement des équipements de plus de quinze ans.
Concernant l’éclairage public, il est prévu d’accélérer la rénovation des installations et le déploiement du Led, de poursuivre le déploiement d’une commande centralisée photoélectrique à l’échelle de la métropole, de poursuivre la politique d’extinction des grands axes de la métropole et d’accompagner les maires qui souhaitent poursuivre une politique d’extinction sur leur commune, et continuer l’expérimentation de mats photovoltaïques.
La Métropole va réaliser un cadastre solaire pour identifier tous les endroits permettant d’installer du photovoltaïque en autoconsommation, et développer un réseau de chaleur en périmètre classé, à l’image de la future chaufferie au bois de la Cité créative.
Au sein des logements sociaux d’ACM, un plan pour passer l’hiver va conduire au changement en urgence de 2 130 radiateurs électriques vieux d’une quinzaine d’années, qui consomment énormément d’électricité, et de vieux poêles. “J’ai la volonté que plus aucun bâtiment du parc social d’ACM ne soit classé E, F ou G”, explique le président de la Métropole, qui a conclu en annonçant d’ores et déjà un suivi de ces dispositifs dont les effets seront perceptibles à court, mais surtout à moyen et long termes, selon lui.