Montpellier, Michaël Delafosse : "Aujourd'hui, il faut être héritier pour s'en sortir"

Pour le maire de Montpellier, la question du logement, primordiale, renforce le sentiment croissant d’injustice sociale : “La crise du logement est majeure. Nous voyons que les ménages éprouvent des difficultés à obtenir des prêts bancaires. Il se passe quelque chose qui me met profondément en colère en tant que socialiste et homme de gauche : aujourd’hui, il faut être héritier pour s’en sortir dans cette société. Je ne critique pas leur situation, mais ce qui se passe est extrêmement dur.”

Pour résoudre cette crise, le maire rappelle que “la Métropole de Montpellier a adopté un plan Logement en conseil de Métropole”. Ce plan comprend plusieurs mesures importantes, notamment une augmentation des aides à la rénovation thermique pour aider les petits propriétaires à maintenir leurs biens. De plus, des efforts sont faits pour développer l’Office Foncier Solidaire, un outil visant à faciliter l’achat de logements, “une promesse de campagne que nous allons honorer”.

Selon l’élu, seules une meilleure compréhension des acteurs et une approche proactive dans la construction de logements abordables de la part des responsables pourront contrer “cette situation d’exclusion”.

Michaël Delafosse insiste : “Si les prix sont excessivement élevés, nous ne pouvons pas accueillir, et les villes ne doivent pas exclure. C’est pourquoi la production de logements est nécessaire. Un exemple terrible est celui de la Californie, où le refus de construire a conduit à une augmentation du nombre de sans-abri. A Montpellier, nous nous engageons à atteindre l’objectif des 1 000 logements sociaux d’ici 2025. Je demande à tous ceux qui pensent que cette question est secondaire, ou qui disent ‘il ne faut plus en faire’, s’ils sont prêts à assumer d’exclure les plus vulnérables.”

Les étudiants sont particulièrement touchés par la crise, victimes de la pénurie de logements et de la course spéculative créée par des acteurs tels que Airbnb. “Ils font leur rentrée et ce n’est pas simple. Je ne peux pas dire que la situation est optimale mais nous faisons des efforts à Montpellier. Par exemple, le bailleur social ACM s’est mobilisé avec le CRIJ pour aider un certain nombre d’étudiants à accéder au logement. Un engagement que tous les bailleurs devraient faire. Nous avons également mis en place un encadrement des loyers en raison de la spéculation sur les prix. J’invite d’ailleurs toutes les personnes sur le point de signer un bail à consulter le site dédié. Enfin, la régulation des locations Airbnb est un autre aspect de la lutte contre la crise. En empêchant la spéculation immobilière, on devrait libérer des logements.”

Un accompagnement et une surveillance qui s’accompagnent également de la création de nouveaux hébergements : “Nous soutenons actuellement la construction de 290 logements sur la voie Domitienne”, souligne l’élu.

Enfin, l’une des grandes fiertés du maire réside dans “les solutions innovantes mises en œuvre sur le territoire”. Il précise : “Nous avons un programme prometteur qui concerne 39 étudiants en colocation à la Mosson. Nous avions commencé avec 15, et cette année, nous doublons. Tous ceux qui y étaient l’année dernière veulent revenir. Nous allons définitivement accélérer ce programme.”