Immobilier — Montpellier

Montpellier, Michaël Delafosse : “Ce quartier ne s’appellera plus La Restanque, mais Montpellier Sud"

Le quartier de La Restanque, bastion autrefois industriel de Montpellier, fait ses adieux pour se transformer en “Montpellier Sud”, un changement de nom qui, au-delà du symbole, s’accompagne d’ambitions. 

Le rêve de la Métropole, et plus particulièrement de son président : réinventer cet espace en une zone urbaine moderne et connectée, où l’industrie laisse progressivement place à la nature, aux espaces de vie et à la convivialité. Et pour construire cet avenir, les moteurs vrombissent.  

Un chantier à grande échelle

Montpellier Sud n’est pas qu’une nouvelle marque, mais la promesse d’une transformation en profondeur d’un quartier historiquement marqué par des hangars et des déserts bétonnés. “Ce quartier ne s’appellera plus La Restanque, mais Montpellier Sud, avec l’énergie qui est propre aux gens du Sud”, a annoncé Michaël Delafosse au Marché Gare. Derrière cette impulsion, une vision se dessine : attirer les familles, les jeunes actifs et “renforcer le lien social dans un espace où se mêleront logements modernes, équipements publics et espaces verts”.

Un défi qui n’est pas sans contraintes. “Nous allons procéder par réinvestissement urbain”, explique l’élu, convaincu qu’il faut continuer à penser “la ville sur la ville”. Pas de bouleversements drastiques donc, mais une approche progressive : 7 500 logements sont en projet, intégrant une proportion importante de logements sociaux. Aujourd’hui peuplé d’environ 2 000 âmes, Montpellier Sud pourrait ainsi accueillir jusqu’à 18 000 habitants d’ici à 2042.

Désenclaver le quartier

Le projet de Montpellier Sud repose également sur un engagement fort pour la renaturation. Actuellement bétonné à plus de 90 %, le quartier accueillera plusieurs espaces verts, notamment un parc de 5 000 m² le long du ruisseau du Lantissargues. Ce parc, pensé pour contrer les îlots de chaleur, devient un des symboles de cette transformation écologique. “Nous sanctuarisons deux tiers d’espaces naturels et agricoles”, assure-t-il. Cet élan vert s’accompagne d’une amélioration des infrastructures de mobilité, permettant de reconnecter Montpellier Sud aux quartiers voisins. À terme, une nouvelle passerelle piétonne et cycliste, ainsi que des pistes cyclables, devront être créées afin “de renforcer la connectivité et désenclaver le secteur”.

Projet Zac Restanque ©Montpellier Métropole
Projet Zac Restanque ©Montpellier Métropole

La transformation inclut par ailleurs la création de nouvelles infrastructures publiques. Après l’ouverture de l’école Samuel-Paty en 2021, un second groupe scolaire est envisagé d’ici 2028. La future caserne de pompiers s’érigera pour renforcer la sécurité du quartier. Plus à l’ouest, un programme immobilier aux abords de la rue de l’Industrie accueillera le siège de l’APF France Handicap. C’est aussi là que l’incubateur culturel LineUp ouvrira son tiers-lieu artistique au printemps 2025.

En parallèle, les anciens bâtiments sociaux bénéficient d’un programme de rénovation thermique et esthétique. Un effort de près de 5 millions d’euros a été engagé pour réhabiliter les résidences vieillissantes du quartier. “Les choix qui sont faits ici illustrent nos engagements : en reconstruisant la ville sur la ville, nous travaillons à la fois sur sa densification et la création de la ville-parc, dans un espace urbain de mixité sociale et fonctionnelle”, lance le maire.

L’alimentation comme fleuron 

L’emblématique Marché Gare, qui s’étend sur neuf hectares dans le nouveau quartier Montpellier Sud, sera l’un des grands moteurs de la zone. Lui, qui a entamé un processus de modernisation et d’extension, deviendra “un lieu d’échange et de vie pour les Montpelliérains”. Aux côtés des commerces traditionnels, une halle sera dédiée aux produits locaux, une “vitrine de l’alimentation durable” et un espace de rencontres, “où se croiseront à la fois les travailleurs de l’aube et les habitants du quartier”.

L’ambition est de réanimer ce quartier en y insufflant une dimension humaine et durable, aujourd’hui manquante, une “âme” en remplacement des murailles de tôle… Rêve ou réalité, seules les années nous le dirons. 

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