Montpellier, Michaël Delafosse : “Parler d’emplois fictifs sous mon mandat est diffamatoire”
Près d’une semaine après la perquisition de la brigade financière à l’Hôtel de Ville de Montpellier, Michaël Delafosse prend la parole. Et le message est clair : “Je ne suis pas responsable des erreurs du passé”. Il dénonce aujourd’hui “un double langage de l’opposition”.
Si le maire de Montpellier monte au créneau, c’est parce qu’il en a assez d’être tenu responsable d’une situation qu’il dit ne pas avoir créée. “Le rapport de la CRC et l’enquête qui en découle concernent la période 2015 à 2021”, martèle-t-il, rappelant qu’il n’est arrivé aux commandes qu’en 2020. Et il ne mâche pas ses mots envers ses détracteurs, certains anciens adjoints au maire de l’époque : “Il est profondément choquant que ceux qui ont participé à ces décisions se posent aujourd’hui en donneurs de leçons.” En d’autres termes, Michaël Delafosse refuse d’endosser une responsabilité qui, selon lui, incombe à ses prédécesseurs. Au contraire, il insiste sur les efforts qu’il a déployés avec ses équipes pour mettre fin à ces dérives.
“Aucun de ces agents n’a été recruté sous ma mandature”
Au cœur de la polémique, un chiffre revient souvent : celui de 297 agents “sans affectation”. Pour le maire actuel, ce nombre est un écran de fumée. “Parler d’emploi fictif sous mon mandat est diffamatoire. Aucun de ces agents n’a été recruté sous ma mandature”, insiste-t-il, en détaillant les situations parfois complexes qui se cachent derrière ce chiffre : reclassements médicaux, reconversions professionnelles, ou encore dispositifs transitoires liés à la crise sanitaire. Aujourd’hui, selon lui, la majorité de ces cas ont été résolus : “Sur ces 297 agents, 140 ont retrouvé un poste et 59 ont quitté la collectivité pour des raisons diverses”. Mais il reste du travail : “27 cas complexes demandent encore des solutions, et nous y travaillons.”
L’édile ne se contente pas de dédouaner son équipe : il revendique des actions concrètes pour assainir la gestion municipale. “Dès mon élection, j’ai demandé à la CRC un contrôle sur les ressources humaines pour mesurer l’ampleur des dégâts”, affirme-t-il. Et les mesures n’ont pas tardé à suivre. Il égrène les réformes entreprises : la mise en place des 1 607 heures, durée légale du travail, jusque-là non respectée, le déploiement du nouveau régime indemnitaire RIFSEEP pour plus d’équité, des lignes directrices pour objectiver promotions et avancements et un plan ambitieux pour lutter contre l’absentéisme, “malgré le peu de soutien de l’opposition”, dénonce-t-il.
Des attaques “diffamatoires”
L’élu ne cache pas son exaspération face aux attaques, notamment envers son ancien directeur de cabinet, dont il défend bec et ongles l’intégrité. “Son contrat était parfaitement légal, et il s’est investi pleinement pour résoudre des dossiers majeurs, comme la résorption des bidonvilles”, rappelle-t-il, avant de dénoncer des accusations qu’il juge “diffamatoires”.
Pour Michaël Delafosse, “l’injustice” serait d’oublier les 7 000 agents qui œuvrent au quotidien pour Montpellier. “Ils méritent notre respect”, conclut-il, avant de réaffirmer son engagement : “Depuis quatre ans, nous travaillons à rendre notre service public plus efficace et transparent. Nous continuerons sur cette voie.”