Montpellier : Michaël Delafosse s'explique sur les nombreux travaux en cours, "chacun d'eux a une légitimité"

Photo : Michaël Delafosse © Mathieu Weisbuch

Michaël Delafosse a indiqué devant le conseil municipal : “Hier, lundi 27 juin, avait lieu le lancement des travaux de la ligne 5 du tramway avec l’obtention de la DUP. Il s’agit d’un chantier majeur. Cela fait douze ans que nous n’avions pas eu un chantier en site propre de cette envergure. Et pour cause : nous changeons tous les réseaux. A Clemenceau, les réseaux d’eau ont plus de soixante ans. Leur vétusté fait qu’ils perdent 20 % d’eau. Nous ne pouvons pas gaspiller l’eau du Lez ainsi ! Il faut également refaire les réseaux de gaz car il y a régulièrement des fuites, signalées par les habitants ; et le réseau d’assainissement. Il y aura de nombreuses tranchées. Ces travaux ont été trop longtemps différés, mais il était nécessaire de sécuriser les réseaux”.

“Les travaux menés rue du Général-Vincent et rue Guillaume-Pellicier ont été longs car ils étaient très complexes. Ils sont terminés. La rue a été ouverte aux artistes depuis la partie nord de la rue Saint-Louis”, se réjouit le maire.

Il ajoute : “Les plateformes des stations de la ligne 5 seront ensuite réalisées ; il y aura une véritable transformation des espaces publics. Lors du week-end de respiration sur Clemenceau, on s’est pris à imaginer la transformation de la route de Mende (place de l’université Paul-Valéry), l’avenue Clemenceau, la place du 8 Mai libérées des voitures”…

Michaël Delafosse rappelle : “Lundi 27 juin est entré en vigueur notre nouveau plan de circulation automobile. Il signe la fin du trafic de transit dans le centre-ville, comme à Gand en Belgique. Cela oblige à prendre de nouvelles habitudes ; comme en 2001 avec les travaux de la ligne 1 de tramway, ensuite avec ceux concernant la ligne 2. Souvenez-vous, au moment de la fermeture du boulevard du Jeu-de-Paume, on nous annonçait l’apocalypse. Désormais, les riverains et commerçants nous demandent de faire respecter la piétonnisation, pas de ramener les voitures sur cette artère !”.

L’élu explique que certains ajustements sont effectués en fonction des besoins, au cas par cas : “Le plan de circulation vient d’entrer en vigueur. Nous tenons une cellule de crise à 18h tous les soirs. A cette occasion, nous observons les ajustements nécessaires, sur les feux de signalisation notamment, pour fluidifier la circulation et éviter les blocages”.

Face à la grogne des automobilistes constatée hier à l’entrée du tunnel, désormais censé n’être ouvert que pour accéder aux parkings de la Comédie et du Triangle, et où le passage est dorénavant payant, Michaël Delafosse a indiqué : “Le parking de la Comédie est fait pour laisser sa voiture le temps de faire ses courses. Le tunnel de la Comédie ne devait pas être une artère de ‘shunte’ pour le trafic de transit. La rumeur a enflé le vendredi, obligeant les équipes concessionnaires du parking TaM à prendre dans l’urgence la décision de faire payer 3 euros les 15 premières minutes, avant d’atteindre une tarification plus raisonnable au bout de la 16^e minute”.

Pour résumer, les barrières d’entrée du parking sont tout simplement avancées sur le boulevard Victor-Hugo, les barrières de sortie étant décalées dans la rue Michelet. Ce qui permet de faire payer l’entrée dans le tunnel à un tarif suffisamment dissuasif pour décourager les automobilistes qui seraient tentés de le traverser. Alors que les personnes qui utilisent le tunnel pour entrer dans le parking ne sont pas pénalisées.

Le maire a annoncé qu’il y aurait “une révision à la baisse du tarif du parking du Corum”.

Michaël Delafosse a pu observer lundi 27 juin les premiers effets de la fermeture de l’avenue Clemenceau aux voitures. L’effet est immédiat : “La place Saint-Denis, qui a la réputation d’être la plus polluée de Montpellier, avait hier la qualité de l’air parmi les meilleures”.

“Nous conduisons cette transition, évidemment complexe, comme tout changement. Cela demande un courage certain. Il n’est pas simple de prendre des décisions qui bousculent les habitudes. Ce choix permet aux habitants de changer leurs habitudes de circulation. On voit de plus en plus de cyclistes. S’ils reprenaient leur voiture, Montpellier serait hyper congestionnée” a affirmé le maire de Montpellier.

“Le rapport de la cour des comptes qui va bientôt tomber va indiquer que la collectivité avait sous-investi dans la sécurité des rails de tramway. On risquait une catastrophe comme à Bretigny-sur-Orge. C’est pourquoi une enveloppe de 70 millions d’euros a été attribuée pour sécuriser les aiguillages et éviter les déraillements. J’ai conscience que ce sont des travaux importants qui bousculent le fonctionnement du réseau. Mais la sécurité des conducteurs et conductrices de tram et des usagers ne peut pas être mise en balance. Nous devions agir”, a assuré Michaël Delafosse.

Le maire de Montpellier et président de la Métropole a conclu son propos par ces mots : “Il y a actuellement beaucoup de chantiers en cours dans la ville. Nous mesurons leurs impacts, mais chacun a une légitimité indispensable pour le territoire, et permet aussi de préserver l’emploi”.