Droit — Montpellier

Montpellier, Nuit du Droit 2023 : la justice “comme si vous y étiez”

Après une première édition couronnée de succès en 2022, la Nuit du Droit revient à la Cour d’Appel de Montpellier le mercredi 4 octobre 2023. 

Cette journée nationale du droit prend une importance particulière cette année, car elle coïncide avec le 75e anniversaire de la Constitution de la Ve République. À travers toute la France, un éventail de manifestations pédagogiques et ludiques marquera cette célébration du droit.

“On se connaît beaucoup mieux”

Le mercredi 4 octobre 2023, Montpellier célébrera donc sa deuxième édition de la Nuit du Droit, une occasion exceptionnelle réunissant une pléiade d’institutions, dont la Cour d’appel, le Tribunal administratif, le Tribunal judiciaire, le Barreau, la Faculté de droit et de science politique, la Chambre départementale des notaires de l’Hérault, la Chambre régionale des commissaires de justice, la Chambre régionale des comptes, l’École des Avocats, et le CDAD 34. Une fois de plus, “c’est le cadre prestigieux de la Cour d’appel de Montpellier qui servira de théâtre à cette soirée captivante”, se réjouit le premier président. 

Pour tous les acteurs représentés lors de la conférence de presse de ce jeudi 21 septembre, la Nuit du Droit est “l’occasion pour toutes les juridictions de se rassembler et d’offrir un événement attractif et instructif aux professionnels du droit, aux étudiants et au grand public”. Denis Besle, président du tribunal administratif de Montpellier, évoque quant à lui l’unité du monde du Droit dans cette initiative : “On s’est réuni. Et depuis la Nuit du Droit de l’an dernier, je crois qu’on se connaît beaucoup mieux.” 

Pour Valérie Renet, présidente de la chambre régionale des comptes Occitanie depuis le printemps 2023, cet événement a également vocation à mieux faire connaître le monde du Droit : “Notre institution est moins connue que l’institution judiciaire ou que le tribunal administratif parce que nous n’avons pas affaire aux citoyens directement. Notre mission principale consiste à vérifier le bon emploi de l’argent public. Mais le lien avec les citoyens est important pour nous. Nous sommes donc ravis de participer à cet événement pour mieux nous faire connaître.”

Eduquer les citoyens 

Si les professionnels du monde du Droit ont répondu présent lors de la première édition, c’est un public composé de curieux de tous horizons qui a rempli les bancs de la salle des Assises, à la grande surprise des organisateurs. Comme le souligne Maxime Rosier, bâtonnier de l’ordre des avocats de Montpellier, cette initiative vise à “avoir des occasions de rencontre entre les citoyens et le monde du Droit, qui peut sembler parfois ésotérique pour le grand public, mais qui est essentiel à la vie démocratique.” Un sentiment que partage également Jean-Marie Beney, procureur général près la Cour d’appel de Montpellier : “Une initiative comme la Nuit du Droit participe à cet effort, pour qu’enfin les Français ne viennent plus dans les juridictions en disant ‘Votre Honneur’, comme une série américaine, plaisante-t-il. Cela va aider à faire qu’ils connaissent mieux le fonctionnement de la justice française”.

Une approche d’ouverture et de pédagogie qui rejoint les préconisations des Etats Généraux de la Justice : “Une des préconisations est ‘éduquer les citoyens et les élèves’. Il y a maintenant un programme national pour mieux connaitre le rôle et le fonctionnement de la justice. Une initiative comme la Nuit du Droit participe à cet effort”.

Un programme ambitieux et sulfureux

Au programme, des procès fictifs et des lectures théâtralisées permettront aux participants de revivre des moments historiques à travers des reconstitutions de procès. Ils auront également l’occasion de s’immerger dans des débats administratifs fictifs et de se plonger dans des lectures théâtralisées de textes historiques, voyageant ainsi à travers le temps et l’histoire de la justice. 

Iris Christol, vice-bâtonnier élue de l’ordre des avocats de Montpellier, détaille : “Simone Veil disait ‘Le récit réactualise les choses’, c’est ce que nous allons faire avec les lectures baptisée ‘Comme si vous y étiez’. Ces ateliers sont une façon de transmettre, faire vivre un procès aux citoyens qui viendront. Ce sont des moments qui sont importants pour nous, l’an dernier, nous avions en même temps la plaidoirie de Gisèle Halimi et un extrait du procès d’Orelsan. Chacun a donc écouté des problématiques auxquelles il n’était pas forcément sensibilisé. Mais comme les variations sont très bien dosées dans chaque séquence, il y en a pour tout le monde.” Quant à la reconstitution du procés historique, après avoir travaillé le sujet de la liberté d’expression en reprenant le procès de Baudelaire et de son oeuvre sulfureuse Les Fleurs du Mal, c’est le marquis de Sade qui aura droit au chapitre et au pupitre. “On passe un cap supplémentaire cette année en reprenant le procès intenté au XXe siècle suite à la publication des oeuvres du Marquis de Sade, explique-t-elle. C’est un grand moment sur la liberté d’expression que nous allons pouvoir aborder grâce à la grande liberté de ton qui a été accordé lors de la construction de l’événement”. 

Sur “scène” et sur les bancs, les étudiants seront représentés en grand nombre. Tamaris Fürstenheim, avocate et membre de la troupe du Barreau artistique de Montpellier (BAM), complète : “Nous sommes très heureux d’avoir des étudiants lors des ateliers, pendant les répétitions, ils sont au contact des professionnels du droit. On est dans une forme d’horizontalité aussi, ça les forme de plaider avec nous et en même temps ils nous apportent pas mal de fraîcheur. Ils sont très investis dans l’édition 2023.”

Informations pratiques 

Lieu : Cour d’appel de Montpellier, 1 rue Foch, Montpellier

Date et horaires : le mercredi 4 octobre, de 18h à 20h ou de 20h30 à 22h30

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