Montpellier : paroles de manifestants et de syndicalistes au cœur du cortège contre la réforme des retraites
Les 8 principales organisations avaient, pour la première fois depuis treize ans, appelé à la grève et à la manifestation ce jeudi 18 janvier. A Montpellier, la manifestation contre le projet de réforme des retraites a réuni 15 000 personnes selon la police et 25 000 personnes selon les syndicats.
Le maire Michaël Delafosse aux côtés des manifestants © Susie Carbone
Les demandes des syndicats
Le cortège est parti à 11h de la place de Zeus au quartier Antigone et a transité par divers lieux jusqu’à la place de la Comédie. Michaël Delafosse était également présent et a pris part aux protestations. C’est dans une ambiance festive qu’il a fait exploser des pétards aux côtés des autres manifestants.
Toute la journée, de nombreux slogans et chants ont retenti. Les paroles y remettaient en question la politique appliquée par Emmanuel Macron depuis son deuxième mandat.
Selon les syndicats qui s’étaient unis pour manifester, le report de l’âge de la retraite à 64 ans avec un allongement accéléré de la durée de cotisation serait injustifié. La CGT explique que la réforme va ébranler les travailleurs précaires et ceux dont la pénibilité du travail n’est pas reconnue, leur espérance de vie étant inférieure.
Au cœur de la manifestation, Patrick Prometteur, 49 ans, engagé dans la CGT, explique l’action de l’organisation à Montpellier. Il assure : “Si le gouvernement ne revient pas sur cette réforme, il y aura certainement d’autres étapes. Travailler plus, plus longtemps et plus vieux… aucun élément n’est positif dans cette réforme. On est pour une retraite vers 60 ans assurée par répartition et non par capitalisation.”
Le principal syndicat de l’Education nationale, le SNES-FSU, a pris la parole en la personne d’Arnaud Boussel. Il explique que la manifestation va connaître des suites. Il proteste contre la réforme : “Tout est à jeter. Il y a pourtant des solutions, comme arrêter de dépenser des milliards chaque année pour le CICE ou les grandes entreprises et taxer le capital. On demande le retour à la retraite à 60 ans car elle peut être financée.”
L’avis des actifs
L’opinion des syndicats est partagée par les manifestants, même non encartés. Gaëlle, chargée de communication, justifie sa présence à la manifestation : “Je suis dans la rue pour manifester contre la réforme des retraites. J’estime que l’humain n’est pas là pour travailler si longtemps avec des salaires bas. Plusieurs options sont, pour moi, envisageables, comme davantage de cotisations au niveau du patronat ou l’augmentation de l’âge de la retraite. Sauf qu’aucune ne me convient puisque selon le Conseil d’Orientation des Retraites, il n’y a pas de problème à ce niveau. Je suis dans la rue pour l’humanité et non pour moi.” Pour leur part, des étudiants expliquent être sur place pour leurs parents et leur avenir.