Cinéma/Séries/TV — Montpellier

Montpellier : Pierre Carles, “ce qui m’importe, c’est de proposer un récit alternatif”

Relation avec son beau-père, critique des médias… Qui est le réalisateur Pierre Carles qui a présenté en avant-première son dernier documentaire : “La guerre des Farcs, l’avenir à une histoire”, à la 46ᵉ édition du Cinemed à Montpellier ?

J’ai baigné là-dedans quand j’étais adolescent, parce que j’ai vécu en Colombie avec mon beau-père. J’ai donc été sensibilisé très tôt à cette histoire”, raconte Pierre Carles. Le réalisateur de 62 ans de “La guerre des Farcs, l’avenir à une histoire” a présenté le 20 octobre en avant-première son film, à l’occasion de la 46ᵉ édition du Cinemed à Montpellier. Un film pour l’Héraultais, qui est une histoire familiale : son beau-père a suivi depuis les débuts le mouvement des Farcs (forces armées révolutionnaires de Colombie), jusqu’à son décès, en 2009. Ce dernier avait même tourné des films de fictions retraçant les premières guérillas paysannes colombiennes.

200h de pellicule

Un film dédicace donc, mais ce n’est pas son sujet. “Ce que ce film représente pour moi n’est pas important, c’est ce qu’il représente pour le spectateur”, précise-t-il. “Moi, je suis davantage dans la veine des cinémas directs. J’essaie d’être à l’affut de ce qui va se passer, de guetter ce à quoi je ne m’attends pas forcément. En tant que documentariste, je suis toujours surpris des surprises de mes personnages”, commente-t-il. En tout, 200h de pellicule, soit à la fin de son premier montage, 9h de long-métrage qui ont dû être coupés, réduit à 2h22 de film, mais pas moins, au risque de dénaturer un travail qui aura duré plus de dix ans. C’est, pour lui, l’occasion de montrer une approche différente de l’histoire médiatique autour de ce mouvement de résistance. 

Une vision réductrice des Farcs

Il n’en est, d’ailleurs, pas à son premier coup d’essai sur cette thématique. Le réalisateur a multiplié les reportages et documentaires à ce sujet : reportage sur l’interview truquée de Fidel Castro par Patrick Poivre d’Arvor ; Pas vu, pas pris ou encore Attention, danger travail. “Ce qui m’importe, c’est de proposer un récit alternatif [à l’histoire médiatique]. C’est ce qu’on essaie de faire avec des documentaires indépendants, de proposer un autre son de cloche que le son de cloche dominant, quand il nous parait faux ou biaisé, de remettre de la mise en perspective historique”, explique l’Héraultais. Car, selon lui, les médias français ne sont pas à prêt à proposer des films comme les siens. “Ils ont encore cette vision très réductrice des Farcs”, prends pour exemple le réalisateur.

Et ce ne sera pas la dernière fois qu’il déconstruira une histoire : “Je prépare un film sur le plus ancien prisonnier de la guerre israélo-palestinienne, Georges Ibrahim Abdallah, qui est aussi une histoire de résistance armée au Liban”.

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