Montpellier : Pour éviter le non-recours aux soins, la Ville va mettre en place une mutuelle communale

C’était une des promesses de campagne du candidat Delafosse et ce sera bientôt une réalité pour les Montpelliérains, la mutuelle communale sera mise en place le 1er janvier 2025. Cette mesure s’inscrit dans le programme du bouclier social du maire, composé de 7 mesures : les transports gratuits, l’encadrement des loyers, la tarification éco-solidaire pour l’eau, la-dite mutuelle communale, le soutien aux familles pour l’éducation des enfants, le développement d’épiceries sociales et solidaires et l’absence d’augmentation d’impôts pour les familles.

“Notre travail avec les collectivités territoriales comme la CAF et la CPAM nous a appris qu’une partie de la population n’a pas accès aux mutuelles, explique Michel Calvo, adjoint au maire délégué à la Ville fraternelle et solidaire. Il s’agit bien sûr des personnes précaires mais aussi des auto-entrepreneurs, souvent jeunes, pour qui la santé n’est pas une préoccupation, et des intérimaires ou des personnes en CDD. Les seniors sont également très touchées car lorsqu’ils basculent à la retraite, ils perdent la mutuelle employeur, leur revenus baissent et les coûts des assurances santé étant liés à l’âge, ils abandonnent.”

Concrètement, tous les Montpelliérains pourront avoir accès à cette mutuelle, sans condition de ressources. Les communes de la Métropole qui le souhaitent pourront rejoindre le projet, “Clapiers, Le Crès et Montarnaud ont déjà fait savoir qu’elles étaient intéressées”, précise Michel Calvo. Un appel d’offre est lancé ce 1er janvier et sera clôt fin avril, puis la municipalité se laissera deux mois pour choisir la meilleure proposition. “On a demandé aux mutuelles de proposer trois niveaux de paniers (ensemble de prestations de couverture santé, NDLR) et donc de prix et on a imposé que cette offre soit verrouillée pendant deux ans afin d’éviter l’effet d’aubaine, précise l’élu. Les tarifs dépendront du nombre d’adhérents, à 20 000 adhérents, on aura tel prix et à 10 000, tel autre. Donc pour le moment, les tarifs ne sont pas fixés.” Le coût sera donc nul pour la Ville puisque les avantages tarifaires seront liés au fait qu’elle apporte à l’entreprise de santé un grand nombre de nouveaux adhérents, donnant droit à une forme de “tarif de groupe”.

Afin d’encourager les mutuelles à candidater, la Ville proposera des “aides de synergie”, comme dit Michel Calvo, à savoir des avantages pour l’entreprise comme la mise à disposition de locaux ou encore le poids du service communication de la mairie pour leur faire de la publicité. Les trois derniers mois de 2024 seront d’ailleurs consacrés à une grande campagne de communication auprès des habitants.

Cette action s’inscrit dans le cadre de l’expérimentation “Territoires zéro non-recours” lancée par le gouvernement. Montpelier a été sélectionnée parmi 20 villes et bénéficiera d’une enveloppe de 200 000 euros par an pendant 3 ans. “Avec cet argent, nous allons pouvoir embaucher trois travailleurs sociaux plus un encadrant qui auront pour mission de lutter contre le non-recours, ajoute Michel Calvo. Nous avons choisi de nous concentrer principalement sur quatre quartiers : Les Aubes, Aiguelongue, la Pompignane et le quartier fac de lettres et de sciences”.