Travaux — Montpellier

Montpellier : le Carré Sainte-Anne rouvre "en majesté"

"Le Carré Sainte-Anne doit absolument rouvrir ses portes d'ici la fin de l'année 2024", annonce Michaël Delafosse. Afin d'accueillir son retour en grande pompe, la Ville de Montpellier prévoit une exposition d'un artiste contemporain majeur.

Visite de chantier

Vendredi 28 avril, à 11h, le maire de Montpellier et président de la Métropole et du groupe d’aménagement Altémed, Michaël Delafosse, son adjoint délégué au quartier centre et au patrimoine historique, Boris Bellanger, et l’adjointe déléguée au patrimoine municipal et à la sobriété énergétique, Agnès Saurat, se sont rendus sur le chantier du Carré Sainte-Anne. Pour le maire, il s’agit d’une “réhabilitation importante qui s’inscrit dans la dynamique de candidature de Montpellier au titre de Capitale européenne de la culture”. Cette année 2023, les travaux de réfection sont localisés sur la structure de la bâtisse. Ensuite, la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) procèdera à des fouilles.

La visite du Carré Sainte-Anne avec le maire de Montpellier, Michaël Delafosse et ses adjoints Boris Bellanger et Agnès Saurat © Susie Carbone
La visite du Carré Sainte-Anne avec le maire de Montpellier, Michaël Delafosse et ses adjoints Boris Bellanger et Agnès Saurat © Susie Carbone

“Une histoire liée au sacré”

Michaël Delafosse rappelle que “le Carré Sainte-Anne est une église néogothique désacralisée. La première pierre de l’édifice a été posée le 15 janvier 1866, avec ses 66 mètres de hauteur, il est le point le plus haut de la ville. Il s’agit d’un des trésors culturels de Montpellier, tant par ses peintures que par son usage”. Le maire de Montpellier insiste : “J’attends une réouverture d’ici la fin de l’année 2024. À ce moment, le lieu disposera d’un espace dédié à l’accueil et à la vente, de locaux, de toilettes, d’une salle d’exposition de 620 m2 et l’entrée se fera par la porte historique du bâtiment”.

Des travaux pour assurer la sécurité

Le Carré Sainte-Anne est clos depuis 2017 en raison d’importants travaux de rénovation effectués par les entreprises RS3 et Muzzarelli, divisés en plusieurs phases. L’ingénieur conseil du bureau d’étude André Verdier explique que “les méthodes employées pour la construction de l’église, mal maîtrisées à l’époque, ont entraîné l’apparition de nouveaux désordres et ont révélé de nouvelles fragilités.” Le chantier d’ampleur a pour objectif de rendre le lieu pérenne.

Les pathologies sur les colonnes du clocher © Susie Carbone
Les pathologies sur les colonnes du clocher © Susie Carbone

“L’église s’est davantage dégradée parce que les travaux n’ont pas été fait, poursuit André Verdier. En fait, le clocher s’est tassé à cause de l’humidité et s’est stabilisé naturellement, on sait qu’il ne bougera plus. Cependant, il faut le restaurer parce que la masse et la qualité des murs autour du clocher ne sont pas suffisantes pour soutenir un tel affaissement ; alors nous effectuons des travaux de taille de pierre qui soutiendront le clocher sans accumuler la pression”. La taille se fait de manière manuelle pour respecter la forme du cloché, qui a été modifiée lorsqu’il a bougé. Comme les fondations du clocher s’enfoncent à 9 mètres de profondeur, un sondage géotechnique a été effectué jusqu’à 30 mètres sous terre.

Un tailleur de pierre réalise des 'pattes d'oie' © Susie Carbone
Un tailleur de pierre réalise des ‘pattes d’oie’ © Susie Carbone

Les changements à venir

Un des ouvriers explique que “chaque colonne sera consolidée grâce à un tirant, un système de cerclage préventif qui les maintiendra, car elle doivent soutenir les 2 500 tonnes du clocher”.

La structure des colonnes et les tirants © Susie Carbone
La structure des colonnes et les tirants © Susie Carbone

Durant l’année 2023, la phase 2 de rénovation est en cours, celle-ci vise à effectuer des travaux sur la structure de l’église, à savoir restaurer les piliers et rénover les deux colonnes du clocher. La toiture, les vitraux et la façades font également l’objet de révisions. “Ces travaux sont très lourds, dévoile Michaël Delafosse. Mais ils ont pour but de protéger le bâtiment à travers les siècles à venir, nous espérons que l’église sera à l’abri des effets du temps pendant de très longues années.”

“Rendre son écrin à l’Écusson”

Selon le maire de Montpellier, il s’agit d’un chantier très important pour la ville. “Le Carré Sainte-Anne est un lieu de culture qui fût fermé et qui doit absolument ouvrir à nouveau ses portes au public pour accueillir des expositions d’art contemporain, rappelle-t-il. Depuis 2011, ce bâtiment a accueilli des artistes du monde entier, tels que Marc Desgrandchamps, Gérard Garouste, Hervé Di Rosa, Chiharu Shiota, Robert Combas, Léopold Rabus, Carole Benzaken, JonOne ou encore Barthélémy Toguo.”

Il appuie : “Tous ont produit un travail qui a mis en valeur le lieu et sa charge symbolique. Ainsi, cette commande va outre le patrimoine, elle tente de ‘pousser les murs’ afin de restituer le plus d’espace possible et de permettre des expositions à la hauteur du lieu. Les ouvriers doivent prendre en compte les contraintes d’exposition et les différents supports qui pénètreront l’espace : il s’agit de l’élaboration d’une future scénographie tout en jeu de lumière. L’église sera dédiée à l’art contemporain, ce qui créera une véritable effervescence qui s’accroîtra si Montpellier est lauréate à la culture. Il est temps de rendre son écrin à l’Écusson”.

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.