Montpellier : Sébastien Cote, entre sécurité et harmonie des comportements
8e adjoint de Michaël Delafosse, appartenant au « Groupe socialiste, écologiste et républicain » avec comme délégation la protection de la population, et la tranquillité publique, Sébastien Cote est l’homme clé de la sécurité à Montpellier.
La quête de sécurité est une constante, indépendante des époques ou des technologies disponibles.La sécurité des biens et des individus au cœur d’une cité a toujours été la préoccupation centrale du bien-vivre ensemble.
« Aujourd’hui, dans ce contexte particulier, nous avons demandé à ce que les caméras soient plus particulièrement attentives aux écoles primaires et maternelles de la ville. Pratiquement, tous les lycées, plus de la moitié des collèges sont visualisés par caméras. » En interview, Sébastien Cote, nous confie une vision qui permet de comprendre le dispositif de vidéo protection à Montpellier, mettant en lumière son efficacité et ses multiples usages, tout en insistant sur une nécessité de régulation et de transparence.
Pour l’élu, harmoniser les comportements, c’est aussi aider à respecter l’espace public, l’un des premiers gestes en matière de sécurité. « Nous avons un certain nombre de sites qui sont sous vidéo verbalisation. Vous arrivez avec votre voiture, vous videz le coffre sur le trottoir, c’est 135 euros. » Idem pour le stationnement par exemple sur la place Royale du Peyrou, et « si vous vous garez sur une piste cyclable, c’est 55 euros ! »
Vidéo protection, le délai de conservation des images est de 30 jours, c’est le maximum légal. 2020, les chiffres étaient les suivants : 821 réquisitions d’images réalisées et 9199 affaires traitées. Aujourd’hui, ils sont en augmentation. Mais Sébastien Cote précise : « c’est en augmentation tout simplement parce que nous augmentons aussi le nombre de caméras puisque nous avons voté un plan pluriannuel d’investissement à la ville de Montpellier d’environ 2,4 millions d’euros, ce qui nous permet d’investir à peu près chaque année, autour de 400.000 euros pour de nouvelles caméras, selon la difficulté d’installation, selon les exigences techniques […] Ce qui nous fait entre 15 et 20 caméras nouvelles chaque année sur la ville de Montpellier, et nous devrions être aux alentours de 400 caméras à l’horizon 2026. »
2023. L’IA, comprendre l’intelligence artificielle, s’invite partout. « Évidemment, nous n’utilisons pas à Montpellier de logiciels d’analyse comportementale, ce que l’on pourrait appeler la vidéo protection algorithmique qui par exemple vient d’être autorisée à titre expérimental pour les Jeux Olympiques. » Et, pour ce qui est de la reconnaissance faciale, « en fait, il y en a tout le temps. Dans nos téléphones portables, on paye avec de la reconnaissance faciale. Si vous avez un passeport biométrique, c’est pareil. » En effet, il contient une puce électronique qui stocke des informations qui peuvent inclure des empreintes digitales, une image du visage et parfois d’autres données comme l’iris. Mais pour l’adjoint à Michaël Delafosse, en charge de la sécurité : « ce qui est beaucoup plus contestable, c’est l’identification. C’est-à-dire le fait d’aller chercher quelqu’un dans un espace public, de le repérer et de le comparer à une base de données existante […] Ça évidemment, la ville de Montpellier y est formellement hostile. »
Les installations de caméra sont soumises à l’approbation d’une commission départementale composée de magistrats. « Chaque année, nous montons un dossier, et il y a une commission qui valide ou non les installations. » Pour ce qui est de la transparence, Sébastien Cote insiste : « tout le monde est en mesure de nous demander où sont les caméras sur la ville de Montpellier, combien sont-elles. » Les citoyens ont également le droit de demander à visualiser des images qui les concernent directement, notamment en cas de vol ou d’agression. « C’est très encadré », note l’élu. Les demandes sont limitées à un laps de temps spécifique et ne peuvent être utilisées que pour des raisons précises. Une fois que les images ont été visualisées, si une plainte est déposée, il est possible de faire une réquisition d’image pour des besoins judiciaires.
Équilibrer les besoins de sécurité publique avec le respect des droits individuels est une responsabilité politique forte. Pour Sébastien Cote, la priorité, c’est d’être toujours capable d’harmoniser les comportements, quelles que soient les technologies.