Montpellier, Tropisme : une expo consacrée aux affiches de cinéma du Gardois Yves Thos
Le Gardois Yves Thos a signé les affiches de nombreux films comme "La Dolce vita" de Fellini, "On a volé la cuisse de Jupiter" d'Audiard ou encore "Spartacus" de Stanley Kubrick. La Halle Tropisme dédie une exposition à ses affiches, qui appartiennent désormais à l'imaginaire collectif des cinéphiles.
Cette exposition a pour objectif de montrer l’importance de l’œuvre d’Yves Thos dans l’iconographie cinématographique. Le public est amené à découvrir son travail au travers de quarante-trois de ses affiches – issues principalement des collections de la cinémathèque de Perpignan – et d’un livre intitulé comme l’exposition, Yves Thos, affichiste de cinéma.
Yves Thos, un parcours singulier
Né en 1935, décédé en 2020, Yves Thos est considéré comme l’un des derniers grands affichistes classiques. Issu d’une famille modeste, il a débuté son apprentissage en 1949, préparant les calicots sur lesquels les illustrateurs chevronnés peignaient les très grandes affiches qui ornaient à l’époque la devanture des salles. Il s’est formé en regardant ses aînés travailler. Il lui a fallu attendre trois années avant d’être autorisé à peindre sa première toile, et au moins autant de temps avant de pouvoir réaliser sa première affiche papier, en 1955.
Des affiches restées célèbres
Au cours de sa carrière, du milieu des années 50 au milieu des années 80, il a réalisé une centaine d’affiches réalistes pour des films aussi divers que Mister Dynamite de Chakie Chan, Louisiane de Philippe de Broca, Les Titans, Spartacus de Kubrick, Le Confident de ces dames avec Fernandel, La Loi avec Gina Lollobrigida, Cartouche, Le Capitan avec Jean Marais, Les Tribulations d’un Chinois en Chine avec Jean-Paul Belmondo et Ursula Andress…
Yves Thos fut d’ailleurs l’auteur de nombreuses affiches mettant en scène l’acteur Jean-Paul Belmondo, selon les commissaires de l’exposition, Guillaume Boulanger (maître de conférences en études cinématographiques et audiovisuelles) et Christian Rolot (professeur émérite en études cinématographiques et audiovisuelles).
Technique
Les affichistes s’inspiraient souvent de photographies de tournages pour composer les affiches de cinéma, créant parfois de véritables mythes, glorifiant des acteurs et des starlettes. Bravoure, sensualité, humour, bagarre étaient mis en scène le temps d’une affiche résumant à elle seule le film ou l’une de ses scènes principales. “Un travail d’interprétation et d’évocation”, selon les commissaires de l’exposition.
La fin d’un système
Lorsque la photographie se démocratisa, elle prit vite la place de l’illustration pour la création d’affiches de cinéma. La photo était en effet plus réaliste. Les affichistes perdirent alors leur monopole au détriment des photographes.
Découvrez en vidéo cette exposition telle qu’elle était précédemment présentée à la bibliothèque du Carré d’Art de Nîmes : https://www.youtube.com/watch?v=jyC0TPC-38U&t=2s
Infos pratiques
Halle Tropisme – 121, rue Fontcouverte – 34000 Montpellier.
L’exposition est visible jusqu’au 29 août, du mercredi au samedi de 16h00 à 20h00.