Société — Montpellier Méditerranée Métropole

Montpellier : trottinettes, vélos, voitures… Le ras-le-bol des mobilités en ville

Piétons, usagers de la route et trottinettes électriques continuent de se marcher dessus à Montpellier. Pour sensibiliser aux bonnes pratiques, la métropole présente son “guide du partage de la rue”, mais suffira-t-il à endiguer le ras-le-bol des Montpelliérains confrontés aux autres usagers ?

Il y a plein de rue dans lesquelles on a le droit d’aller à contresens, d’autres non. C’est un vrai charivari, s’exaspère une usagère à vélo cargo au sujet des mobilités dans Montpellier. De nombreux trottoirs ont été dédiés pendant longtemps aux vélos de manière stupide, avec un partage avec les piétons, donc on ne pouvait pas circuler sans se gêner et se blesser mutuellement”, se plaint-elle. C’est que la métropole de Montpellier est en pleins travaux. Qu’ont en commun le tunnel de la Comédie, le parking des arceaux et la place des Martyrs de la résistance ? Ces lieux autrefois traversés par les voitures se transforment en passage ou aire piétonne aménagée pour toutes les formes de mobilités. Ce ne sont pas d’ailleurs les seuls. Divers projets en vue le jour au cours de ces cinq dernières années. Objectif pour la métropole de Montpellier : redistribuer l’espace public entre les piétons, les voitures, les trams, trottinette et vélos. 150 millions d’euros sont ainsi alloués dans le “plan des mobilités actives” jusqu’à horizon 2032. Le but d’ici là : atteindre 15% de part modale vélo. Une évolution qui serait conséquente quand on sait qu’en 2014, elle s’élevait à 3%, d’après une enquête Ménage Déplacement. Selon une enquête de l’INSEE, cette part en 2020 était de 9,2%.

“Les feux rouges, les stops et les sens interdits sont plus qu’aléatoires”

Ça circule de mieux en mieux, c’est beaucoup moins dangereux qu’avant”, relève un Montpelliérain à vélo. Pourtant, la diversification des moyens de transport dans la ville de Montpellier ne s’effectue pas sans mal. Non-respect des règles de stationnement, trottinette sur les trottoirs et vélos zigzagants entre les piétons sont légion en centre-ville. “Des efforts ont été faits sur les pistes cyclables, mais j’ai l’impression qu’il y a de plus en plus de violence directe. Ça se passe mal entre les automobilistes et les cyclistes”, soupire une passante dans la ville. “Et pour les trottinettes, c’est pire. On ne sait pas où elles devraient circuler”, indique-t-elle. Alors pour s’y retrouver parmi les règles de bonne conduite dans l’espace public, la ville de Montpellier a mis en place “un guide du partage de la rue”. Ce dernier rappel le code de la route et recommande des bonnes pratiques. Pourtant, celui-ci sera-t-il suffisant ? Pour l’instant, les nouvelles mobilités ne semblent pas être contraintes aux règles de conduite. “Les feux rouges, les stops et les sens interdits sont plus qu’aléatoires”, explique un usager de la route.

“Nous procéderons à des verbalisations”

La transition, le changement des modes de transport, bien que nécessaire pour des raisons écologiques et sociétales, est difficile à accepter par les Montpelliérains. “Nous sommes dans une époque de changement de paradigme des mobilités, une période délicate”, reconnait Julie Frêche, vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole, en présentant le guide, mercredi 13 novembre. Finis donc de foncer à toutes berzingue en centre-ville, la prudence est de rigueur. “Les gens sont plutôt respectueux, mais il faut faire attention”, explique une cycliste avec ses trois enfants. Après-tout, entre 2019 et 2023, 96% des accidents mortels dans Montpellier impliqué un véhicule motorisé. En 2023, ce sont 100 000 verbalisations au code de la route, dont près de 97 000 pour des infractions au stationnement gênant et très gênant qui ont été recensés. Une statistique qui risque d’augmenter, à l’approche de la conclusion des travaux de redistribution de l’espace public. “À la fin de l’ensemble de la livraison des infrastructures où chacun aura son espace, et d’une phase pédagogique, quand le temps sera venu nous procéderons à des verbalisations”, annonce Julie Frêche.

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