Montpellier : Mathieu Frémy, un Héraultais aux Caraïbes
Suite de notre série sur les expatriés… Originaire de Montpellier, Mathieu Frémy, après 10 ans de sport-étude baseball, a basculé dans le commerce avec un BTS action commerciale et une licence européenne de commerce international. Il est maintenant installé en Guadeloupe. Echange.
C’est grâce à son service militaire civil en outre-mer que Matthieu Frémy découvre les Caraïbes : « j’étais chargé de mission pendant deux ans et demi pour une société d’État qui gère les liens entre Guadeloupe et Métropole (places pour les formations, rapprochement familial …). J’ai ensuite été recruté par un opérateur télécom, le marché s’est libéralisé à ce moment-là. Dix ans plus tard, j’ai intégré le 1er groupe informatique des Dom Tom, Infodom dont j’occupe le poste de directeur commercial Guadeloupe depuis trois ans ».
Est-on un expatrié si on vit en Guadeloupe ?
À la question “Est-on un expatrié quand on est en Guadeloupe ?” Mathieu Frémy argumente avec bon sens : « entre la métropole et les Dom Tom, il peut y avoir autant de différences qu’entre Dakar et Shanghai ! Ici aussi nous devons rencontrer la culture de notre lieu d’accueil, à la fois pour finir par se ‘sentir chez soi’, et aussi pour ne pas se sentir exclu. On doit participer, s’adapter, comprendre les règles locales, se remettre en question. Les Caraïbes ont un berceau culturel et historique multiple, plusieurs langues sont parlées. Sur 400 000 habitants en Guadeloupe, il y a autour de 20 000 métropolitains. La deuxième communauté antillaise est originaire de Montpellier : la raison est simple, les Guadeloupéens ont le choix entre Paris et Montpellier pour venir faire leurs études en métropole. La taille humaine de Montpellier est proche de celle de la Guadeloupe. »
Les Occitans aux Caraïbes
Mathieu Frémy est le correspondant de Racines Sud, la communauté des expatriés Occitans, aux Caraïbes. Si juste l’évocation du lieu fait rêver, sur place, pour garder des liens, c’est un peu plus compliqué : « le moindre déplacement d’une île à l’autre nécessite de prendre un avion. Trois ou 4 langues différentes sont utilisées sur l’ensemble des îles et plusieurs pays se ‘partagent le territoire’. Chaque île dispose de sa propre culture, son propre créole, son identité spécifique, sa nourriture spécifique. Et même si le tourisme est le premier secteur de développement économique, là encore chaque île a ses spécificités : à Saint-Martin, place forte de la défiscalisation, l’île est en partie française et en partie néerlandaise. Beaucoup de saisonniers occitans sont présents l’hiver et reviennent en France pour l’été. En République dominicaine, le pays est hispanophone. C’est compliqué de travailler là-bas avec un salaire moyen entre 300 et 400€, malgré une croissance de 20% par an : la gestion ressemble à une ‘autocratie’. Tout cela pour expliquer les diversités sur une même zone qui créent encore plus un besoin de se retrouver, même à distance, entre personnes de même origine. »