Montpellier : un kiné et un pompier en garde à vue pour de faux tests négatifs au covid
Les deux professionnels de santé ont délivré plus de 120 tests négatifs au covid pour leurs proches. Ils seront jugés le 9 février prochain et les 35 bénéficiaires devront payer une amende.
Fin juillet 2021, un pompier de Vailhauquès surprend son collègue au milieu du téléchargement d’une attestation de test antigénique, destinée à un proche. Mais il s’aperçoit que l’homme utilise les identifiants d’un kinésithérapeute sur le logiciel de gestion des opérations de tests covid. Il n’en fallait pas plus à la direction du SDIS de l’Hérault pour suspendre le faussaire à titre conservatoire.
Falsification gratuite
L’ARS est informée, une enquête est ouverte et la gendarmerie de Montpellier lance des recherches. Ils vont rapidement découvrir que 22 fausses attestations ont été établies au nom du kiné au cours des quinze derniers jours. Puis ils en découvrent plus d’une centaine réalisées pour les faussaires et leurs proches. Les identités des bénéficiaires sont retrouvées par le groupe cybercriminalité des gendarmes de la section de recherches de Montpellier. Les fausses attestations ont servi pour partir en vacances au Brésil et pour participer à des événements sportifs et culturels comme le Festival d’Avignon et le Grand prix de Monte Carlo. Il semblerait que les deux inculpés n’ont jamais été payés pour ces services.
Procès repoussé
En garde à vue, les deux hommes ont reconnu les faits. Mercredi 15 décembre, ils étaient présentés devant le juge en comparution immédiate pour “accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données, falsifications de documents administratifs et usage”. Le pompier et le kiné ont demandé un délai supplémentaire pour préparer leur défense. Placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer leur métier, ils seront jugés le 9 février prochain, s’exposant à de lourdes sanctions professionnelles.
Quant aux bénéficiaires, ils ont été condamnés à des amendes allant de 500 à 3 500 euros. Soit pour les plus sévèrement condamnés, le coût de 78 tests à 45 euros.