Montpellier : une course-poursuite de 65 km avec la police et deux ans de prison
Pour éviter une arrestation, un conducteur sans permis, alcoolisé et déjà condamné par le passé, a tenté de semer la police sur 65 kilomètres, avant de s'échouer sur trois roues à hauteur de Loupian.
Image d’illustration
Peu avant minuit, le 26 octobre dernier, l’avenue de l’Europe presque endormie est soudain réveillée par le passage à vive allure d’une Renault Clio. Des policiers en patrouille l’aperçoivent, leurs sirènes se mettent à hurler, c’est le début d’une course poursuite qui va durer quarante-cinq minutes.
Tous feux éteints à plus de 150 km/h
L’itinéraire de la poursuite a d’abord relié Montpellier à Ganges en passant par Prades-le-Lez, puis est revenu aux abords du Zénith avant d’emprunter l’autoroute A9 où le véhicule va passer en force à la barrière du péage de Saint-Jean-de-Védas, et s’arrêter définitivement sur la bande d’arrêt d’urgence à hauteur de Loupian.
En parvenant à crever une roue de la Clio en fuite (grâce au dispositif de la herse Diva), les policiers de la brigade anticriminalité, ceux de la brigade spécialisée et un équipage de la gendarmerie ont mis fin à la course-poursuite. Sur la bande d’arrêt d’urgence, les dernières étincelles s’échappent du véhicule en fuite qui roule depuis quelque temps sur une jante. A l’intérieur, deux hommes de 24 ans et 19 ans.
C’est la fin d’une course-poursuite pendant laquelle la liste des infractions n’a cessé de s’allonger : conduite avec les phares éteints, dépassement dangereux, feux rouges grillés, conduite en sens inverse sur un rond-point, excès de vitesse à 150 km/h… Heureusement, aucune victime n’est à déplorer même si le chauffard a manqué de renverser deux personnes à scooter.
Le conducteur exprime des regrets
“Je regrette d’avoir agi comme ça. Ce que j’ai fait, c’est débile. J’aurais dû m’arrêter, voire même, ne jamais prendre le volant ce soir-là. Mais sous l’effet de l’alcool, j’ai paniqué. J’ai eu peur de rentrer à nouveau en prison. J’ai pris la fuite parce que je n’avais pas de permis et que je savais que j’étais positif à l’alcool” a expliqué le conducteur.
Devant le président du tribunal, l’homme a reconnu les faits qui lui sont reprochés, à l’exception de ceux concernant son comportement au moment de l’arrestation. Il se serait rebellé et aurait tenté de s’en prendre physiquement aux forces de l’ordre, les obligeant à employer la force pour procéder à l’interpellation. Le conducteur a nié également avoir manqué de heurter deux personnes à scooter et d’avoir lancé un projectile sur une voiture de police.
Deux ans de prison et une obligation de se soigner
Déjà connu de la justice pour des faits de vol par effraction, vol avec violence et port d’arme, en autres, le conducteur de 24 ans a été condamné à deux ans de prison dont un an ferme et un an assorti d’un sursis probatoire de deux ans. Pendant cette période, le jeune homme a une obligation de soins, de travail et devra indemniser les victimes.
Le conducteur est frappé d’une interdiction de repasser le permis pendant un an et devra s’acquitter d’une amende de 5000 euros pour le défaut d’assurance. Les dommages et intérêts à verser à chaque victime s’élèvent à 650 euros. Le passager de 19 ans a été mis hors de cause à l’issue de sa garde à vue.