Santé — Montpellier

Montpellier : une Maison pour les parents d'enfants hospitalisés ouvre ses portes

Créé à l'initiative du CHU de Montpellier, cette maison de dix chambres peut accueillir jusqu'à 23 personnes au Plan-des-Quatre-Seigneurs à des prix solidaires.

C’est un lieu d’accueil particulier qui se veut chaleureux. Dans un parc arboré, situé sur le site de Bellevue appartenant au CHU de Montpellier, une Maison des parents a ouvert ses portes le 1er septembre 2024. Dix chambres (2 à 4 places par chambre), un grand salon, une cuisine et une terrasse donnant sur un agréable jardin. Un lieu apaisant pour atténuer les tourments des personnes qui l’occupent.

Situé à 5 minutes du CHU dans le quartier du Plan-des-Quatre-Seigneurs, avenue de l’Abbé-Paul-Parguel, ce lieu ” est entièrement dédié aux parents d’enfants hospitalisés pour des pathologies assez lourdes – grandes prématurités, cancers, neurochirurgie, chirurgie orthopédique, etc.”, explique Annie Séquier-Blanc, présidente de La Pasquière, l’association spécialisée dans l’hébergement hospitalier qui gère la Maison des familles – installée depuis de nombreuses années rue du Docteur-Pezet, près de la Fac de Lettres – et celle-ci depuis peu.

Resserrer les fratries

“Nous avons vingt-trois places réparties sur dix chambres, poursuit-elle. Il y a des chambres qui ne sont que pour les parents et d’autres où les parents peuvent aussi venir avec leurs autres enfants, s’ils en ont, parce qu’on a porté l’attention sur la fratrie. On s’est rendu compte que, très souvent, quand un enfant était malade, la fratrie était un peu délaissée. Et les liens, après, pouvaient se distendre dans la fratrie. D’où l’importance pour nous, et pour le petit malade, de voir ses frères et sœurs.”

Annie Séquier-Blanc, président de La Pasquière © C. D.
Annie Séquier-Blanc, président de La Pasquière © C. D.

“On est comme chez nous, on est dans une chambre, il y a la cuisine commune, les sanitaires. Pour le prix, l’Etat tunisien nous a aidé… De toute façon, le plus important, c’est la santé de ma fille”, explique Haiette, la maman d’Assil, 8 ans, en attente d’une greffe de la moelle osseuse depuis un an. Les tarifs sont établis en fonction des revenus des parents. “Les prix varient ainsi de 9 € à 35 € la nuitée, par personne, selon le revenu fiscal de référence”, précise la présidente.

Haiette et sa fille Assil, 8 ans, hébergées à La Pasquière © C. D.
Haiette et sa fille Assil, 8 ans, hébergées à La Pasquière © C. D.

Le budget de fonctionnement de la Maison est estimé à, environ, 150 000 € par an. “C’est pour cela que nous avons vraiment besoin que la population se mobilise et nous envoie des dons, parce qu’on a encore plein de choses à acheter, comme beaucoup de matériel de pédiatrie, etc.”, souligne Annie Séquier-Blanc en lançant un appel aux dons.

Un projet financé par la mécénat

La générosité des uns et des autres a déjà été grandement sollicitée pour la construction de ce projet. Car, comme l’a rappelé le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, lors de l’inauguration de la Maison des parents, vendredi 27 septembre, ce projet a été financé à “92 % par des dons et à 8 % par de l’argent public. Normalement, c’est l’inverse”.

En effet, cette Maison des parents créé à l’initiative du CHU, a coûté 1,25 millions d’euros. Un investissement financé par moitié par la Fondation des hôpitaux via l’appel à projet des Pièces jaunes (600 000 €) mais aussi grâce à des partenaires financiers à travers le mécénat. “Nous avons eu 428 donateurs au total”, a précisé, à cette occasion, la présidente de La Pasquière. “La Maison des parents a aussi été meublée grâce à un don de 30 000 € de Maison du Monde.”

Le salon partagé de la Maison des parents © C.D.
Le salon partagé de la Maison des parents © C.D.

Une broutille quand on entend l’enthousiasme d’Ismaël malgré l’adversité. Ce jeune marocain de 12 ans est arrivé en France pour, lui aussi, une greffe de moelle osseuse en mars dernier et hébergé à La Pasquière depuis. “J’ai retrouvé une famille qui m’a accueilli les bras ouverts avec mes parents, dit-il. Aujourd’hui, ma plus grande peur c’est de retourner au Maroc sans ma guérison terminée car trois de mes camarades au Maroc n’ont pas eu cette chance et sont décédés.”

Les médecins sont formels : “Les enfants ont un traitement lourd de plusieurs mois. La présence des parents est fondamentale pour que les enfants continent à y croire”, indique Nicolas Sirvent, pédiatre au CHU. Un argument-massue, s’il en fallait un, pour prendre davantage soin de ce lieu.

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