Montpellier : une nonagénaire suspectée de trafic de drogue, expulsée de son logement social
Une nonagénaire a été expulsé jeudi 24 octobre de son logement social à Croix d’Argent. Expulsion faisant suite à un jugement du juge des contentieux.
La préfecture de l’Hérault a annoncé jeudi 24 octobre l’expulsion du logement social occupé par une femme de 92 ans en raison du dispositif zéro impunité du bailleur social du lieu, ACM Habitat. Ce dispositif permet d’expulser un locataire de ce type de logement si ce dernier devient un point de deal ou de détention d’arme. “Tolérance zéro sur les personnes qui jouissent de ces trafics et favorisent leur expansion” s’est exprimé la préfecture de l’Hérault sur le réseau X, à ce sujet.
C’est à 7h que les forces de l’ordre ont été déployées à la résidence d’Aïcha, la locataire, pour l’expulser, a révélé Midi Libre. À l’arrivée des forces de l’ordre, de l’essence est répandue dans le hall de l’immeuble par la fille de la nonagénaire, Hafida, qui s’en asperge également. “Si vous rentrez, je mets le feu“, a-t-elle prévenu. Pompiers et Samu sont appelés alors pour soutenir l’intervention. Un négociateur interviendra et permettra de désamorcer la situation. Aïcha a été conduite ensuite en compagnie de sa petite fille dans un hôtel. Une mesure de relogement provisoire pour permettre de trouver “des solutions sociales à Madame Aïcha A. et à elle seule” en lien avec l’État, s’est exprimé ACM Habitat.
Un trafic de drogue
Une décision d’expulsion du bailleur appliquée à la suite d’un jugement du tribunal judiciaire de Montpellier datant du 23 mai dernier, qui a déterminé que le logement abrité un trafic de stupéfiant caractérisé, provoquant “des nuisances pour l’ensemble des locataires de la résidence”, a indiqué ACM Habitat, en expliquant que des propos de résidents, recueillis par un commissaire de justice engagé par le bailleur, montre que la nonagénaire et la famille seraient à l’origine du trafic.
Mais même si la nonagénaire de 92 ans n’est pas directement responsable, elle a manqué gravement à “son obligation de jouir paisiblement du logement”, explique le jugement, d’après Midi Libre.
“Depuis plusieurs années, les deux appartements du rez-de-chaussée de la résidence Point d’Argent étaient devenus un point de vente pour le trafic de stupéfiants”, indique ACM Habitat, qui confirme que la situation a empiré après l’expulsion de sa fille en 2023, avec un trafic concentré sur son appartement. Trafic qui a conduit à plusieurs départs dans la résidence et a contraint le bailleur, pour réduire l’insécurité, a condamné deux appartements, 17 garages et l’intégralité du sous-sol.
Il n’y pas de poursuite judiciaire engagée envers Aïcha pour trafic de drogue pour le moment. La nonagénaire a refusé un placement en maison de retraite. Cela faisait 23 ans qu’elle occupait ce logement.
L’expulsion ce jour de Mme X, 92 ans, du logement social qu’elle occupait @montpellier_ depuis 23 ans envoie un message clair et sans ambiguïté. Faire de son appartement un lieu de stockage de la drogue, un point d’accueil des dealers et guetteurs, revient à participer et… pic.twitter.com/MsJrcfKiJE
— Préfet de l’Hérault 🇫🇷 (@Prefet34) October 24, 2024