Mouvement de grève nationale : “Ce qu’on dénonce, c’est l’inclusion scolaire systématique, indifférenciée et forcée”
Ce jeudi 25 janvier, les syndicats SNUDI FO appellent à une grève nationale pour dénoncer les conditions de prise en charge des élèves en situation de handicap . La délégation héraultaise est en route pour Paris et compte manifester devant le ministère de l'Éducation nationale. Un rassemblement se tient en parallèle devant le rectorat de l’Académie de Montpellier, depuis 12 h 30.
L’inclusion à tout prix, l’école à bas prix ?
“Ce qu’on dénonce, c’est l’inclusion scolaire systématique, indifférenciée et forcée”, affirme Sabine Raynaud, secrétaire départementale du SNUDI FO 34. “Il y a de nombreux élèves pour qui l’inclusion scolaire dans des classes normales est extrêmement bénéfique, mais pour une fraction d’élèves plus sévèrement en difficulté, qui ont besoin de soins spécifiques, les établissements spécialisés pour les accueillir sont en train d’être fermés. Par exemple dans les IME (Institut Médico-Éducatif ) ou ITEP (Institut Thérapeutique, Éducatif et Pédagogique ), il y a du médical, il y a du paramédical, de l’éducatif et du pédagoqiue. Il faut arrêter de dire que l’école inclusive implique que tous ces enfants aillent uniquement à l’école ordinaire”.
Pour Sabine Raynaud : “C’est un mensonge qui ne sert qu’à couvrir une chose : le désengagement de l’Etat. Le seul objectif est la réduction du coût de scolarisation de ses enfants. Pourquoi ? Parce qu’un an de scolarité dans un IME c’est 46 000 € conte 6 000 € dans une école ordinaire. Nous dénonçons cette volonté politique du gouvernement de faire des économies sur le dos de ses élèves les plus fragiles et sur le dos des personnels. C’est une maltraitance de tous : les élèves concernés, les autres élèves confrontés à ces situations, les personnels, les enseignants, les AESH, les ATSEM”.
23 000 enfants concernés
En France, sur près de 430 000 élèves en situation de handicap, 23 000 enfants notifiés IME ou ITEP n’ont pas accès à une structure adaptée. C’est-à-dire qu’on reconnaît officiellement leur admissibilité dans l’une ou l’autre des structures, mais que dans les faits, ils sont placés sur liste d’attente “parfois pendant plusieurs années, 4 ou 5 ans” et entre temps, sont souvent déscolarisés. Dans l’Hérault, 400 jeunes sont concernés.
Une situation qui a des conséquences directes sur les perspectives de l’enfant : “Comme ils sont privés des soins dont ils ont besoin, ils sont non seulement en souffrance, mais en plus, ils sont privés d’évolutions positives dans le futur”.
Une seconde manifestation est prévue le 1er février, à 14 h, Place de la Comédie. Cette fois-ci, elle est organisée par l’intersyndicale, avec des revendications plus larges : salaires, postes, inclusion systématiques et lycée professionnel.