Musique gitane : rencontre avec Chico Bouchikhi, l'artiste aux millions d'albums vendus
Avec des titres connus à travers le monde comme "Bamboleo" ou "Djobi Djoba", Chico Bouchikhi s'est imposé dans le monde de la musique gitane.
À l’occasion du concert prévu le 11 août aux arènes de Palavas-les-Flots, la rédaction a pu échanger avec l’artiste notamment sur son parcours, ses projets… Ancrés dans le monde musical depuis de nombreuses décennies, Chico Bouchikhi et son groupe Chico & The Gypsies continuent de faire danser le public.
Comment vous est venue votre passion pour la musique gypsy ?
Chico : “J’ai grandi avec la famille Reyes à Arles, où je suis né. Les frères Reyes et moi avons à peu près le même âge ; on a grandi ensemble. J’ai toujours été attiré par cette musique. Un jour, je suis rentré chez eux, et depuis je n’en suis plus sorti.“
Qu’est-ce qui vous plaît dans ce style ?
Chico : “Ce que j’aime dans ce style, c’est l’émotion que ça dégage. C’est les émotions transmises par les voix, les guitares… tout ce que j’aime en fait, et le public aime aussi. C’est ce que je cherche à transmettre à mon public”.
Depuis combien d’années avez-vous percé ?
Chico : “Je n’ose même pas vous dire combien d’années ! Djobi Djoba a été écrite en 1981… ça fait 40 ans ! Le succès avec Bamboleo est arrivé en 1987. Ça a débuté il y a pas mal d’années, et de belles aventures continuent encore aujourd’hui. C’est ça qui est génial.”
Combien de concerts ferez-vous cet été ?
Chico : “Cet été, nous allons faire entre 15 et 20 concerts en France et à l’étranger : en Espagne, à Porto, au Portugal. Il y a encore 3 jours nous étions en Suisse. On est actuellement sur la Côte d’Azur. Le 29 juillet nous serons à Paris, le 30 à Dunkerque. Le 7 août, à Valoris et le 11 août à Palavas. La musique, c’est le voyage ! On est vraiment très contents de venir jouer dans notre région.”
Comment avez-vous vécu la période Covid ?
Chico : “Le Covid nous a impactés comme tout le monde. Cependant, je l’ai bien vécu parce que ça m’a permis de profiter de ma famille, d’entrer en studio et de préparer de nouvelles compositions qui sortiront d’ailleurs bientôt. On a mis ce temps à profit. Je suis vraiment très content que la vie reprenne et la musique également, que tout le monde sorte à nouveau et s’amuse… Cela montre bien que la vie est plus forte que tout.”
Quels sont vos projets à venir ?
Chico : “Le prochain album sera un album de création, et j’en suis très content ! On a aussi entre-temps fait des titres en featuring avec certaines personnes. C’est bien parce qu’il y a un mouvement qui continue, j’adore ! Des surprises sortiront bientôt, à la rentrée normalement.”
Vous avez fait un tout nouveau titre avec Kévin Guedj, célèbre personnalité de la téléréalité?
Chico : “Nous avons joué pour son mariage, où on nous étions invités. On a fait une “fiesta”. Lui a fini par monter sur scène avec sa femme, il a pris le micro, chanté avec nous… Je me suis rendu compte que c’est un vrai chanteur.
On s’est revus quelque temps après et je lui ai dit qu’il était dommage qu’il ne chante pas parce qu’il a une voix vraiment particulière. Et en plus il aime ça! Il m’a répondu qu’il n’était pas chanteur, ce à quoi j’ai dit : “Ce n’est pas que tu n’es pas chanteur, c’est que tu ne sais pas encore que tu peux chanter”.
On est ensuite entrés en studio et le résultat est sympathique. Je veux du soleil arrive à un moment où on sort du Covid et où la vie reprend le dessus. On veut de la vie, de la chaleur !”
Quelles sont vos chansons préférées parmi votre répertoire ?
Chico : “Il y en a beaucoup… C’est pour ça qu’on refait des spectacles : il y a tellement de chansons qu’on aime partager, chanter et vivre ! Nous avons la chance d’avoir un public extraordinaire, tout le temps présent et qui aime aussi partager avec nous. J’aime toutes celles qui nous ont porté bonheur et succès, par exemple Bamboleo ou Djobi Djoba, mais il y a tellement de titres…”
Comment définiriez-vous votre musique et votre groupe ?
Chico : “J’ai la chance d’avoir 4 chanteurs avec 4 voix extraordinaires dans le groupe. Il y 6 guitaristes, 4 chanteurs et 5 musiciens qui nous accompagnent derrière à la batterie, au clavier, à la basse, aux percussions et au violon. C’est eux qui transmettent aussi cet amour pour cette musique gitane.
Il y a un côté intergénérationnel : notre musique n’a pas d’âge, il n’y a ni barrière sociale, ni barrière de langage. Nous nous produisons dans le monde entier et ça fonctionne. Vous imaginez, c’est incroyable ! Quand on va au Japon, les Japonais ne comprennent pas forcement ce que l’on dit, mais ils réagissent de la même manière. C’est l’émotion qui prime ; elle est la locomotive de cette musique et de notre groupe.
À Palavas, c’est le rendez-vous à ne pas manquer ! Ceux qui nous connaissent ne seront pas déçus et ceux qui ne nous connaissent pas vont se régaler !”