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Narbonne : Jo Gonzalez, boxeur aux poings d’argent

A Narbonne, l’ancien boxeur Jo Gonzalez, médaillé d’argent aux JO de Tokyo il y a 60 ans, aura une émotion particulière au passage de la flamme olympique.

« Connaissez-vous Monsieur Jo ? » On se souvient de cette question posée par Bernard Blier à Louis de Funès dans le film « Jo ». Autant dire, qu’à Narbonne, la question ne se pose pas. En effet, tout le monde connaît Monsieur Jo alias Jo Gonzalez. Pendant de nombreuses années, on se pressait dans son restaurant de la route de Perpignan aussi célèbre pour ses grillades au feu de bois que pour ses bourrades amicales qu’il offrait en guise de bienvenue à ses clients les plus fidèles. Un petit coup de poing dans l’épaule de la part de Jo, c’était une marque d’affection. On allait même jusqu’à le raconter le dimanche dans les allées bondées des Halles. 

Aujourd’hui, « Chez Jo » est devenu « Chez Franck » et c’est le célèbre rugbyman narbonnais Franck Tournaire qui a pris la suite. Son aîné profite d’une retraite bien méritée. A 83 ans, il y avait bien droit. On lui accorde aussi celui d’ouvrir la malle aux souvenirs. Encore plus cette année qui voit Paris accueillir avec vaste les Jeux olympiques. 

« Il n’y a pas plus haut et plus fort »

En effet, Jo Gonzalez a eu deux vies en une. Avant de camper devant sa cheminée pour régaler ses convives, il a été boxeur. Un peu dans la rue et dans les fêtes de villages et plus sérieusement au sein du Boxing Club Narbonnais. C’est là qu’il a fait ses gammes jusqu’à jouer sa plus belle partition. 

Il faut grimper dans la machine à remonter le temps et s’arrêter en 1964. Soixante ans plus tôt. Ce qui semble si loin mais si près pour qui a laissé une trace indélébile dans son sport. Et c’est bel et bien le cas de Jo Gonzalez. Le « petit » Narbonnais est entré dans la légende de la boxe. Si, selon le baron de Coubertin, l’essentiel est de participer, Monsieur Jo a fait bien mieux : de Tokyo, il a ramené pour l’éternité une médaille d’argent. « Les JO, dans la carrière d’un sportif, il n’y a pas plus haut et plus fort. Y participer était déjà très fort. Décrocher une médaille a été fabuleux », racontait-il inlassablement à l’occasion de chacune des éditions des Jeux olympiques. 

Jo Gonzalez
Jo Gonzalez

La pudeur qui est la sienne l’obligera à ne pas raconter comment un combat perdu en finale contre le Russe Lagutin l’a fait passer à la postérité, lui qui, à la descente du ring, a été embrassé par la chanteuse Dalida. Lui qui, une fois rentré en France, a vu le public lui barrer la route pour mieux l’apercevoir, le féliciter, lui serrer la pogne.C’était Jo par-ci, Jo par-là. Ce qu’on appelle communément la rançon de la gloire. Le petit Jo était alors devenu « Jo la Foudre ».

« La boxe m’a tout donné »

Evidemment, la ferveur est retombée avec les années qui font des enfants aux enfants. Les Jazy et autre Bouttier, qui venaient le saluer dans son restaurant, ont tiré leur révérence. Les titres, comme les médailles, résistent, eux, au temps qui passe. « La boxe m’a tout donné. J’aurais pu finir petit voyou », mesure Jo Gonzalez. Lui aussi a beaucoup donné à la boxe. C’était le fameux gagnant-gagnant. 

Et Narbonne est toujours aussi fière de compter parmi ses concitoyens un médaillé d’argent aux Jeux Olympiques. Lequel aura sans doute les yeux rivés sur sa télévisions dans quelques semaines. Avec des souvenir plein la tête. Revenus d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. « Connaissez-vous  Monsieur Jo ? » Non ? Alors vous avez raté quelque chose. Et pas seulement un petit coup de poing dans l’épaule…

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