Narbonne : « On doit avoir l’impression que Cédric Rosalen est avec nous à chaque séquence »
Le réalisateur Etienne Garcia tourne actuellement un film en hommage au rugbyman décédé le 9 janvier dernier.
Le décès brutal de Cédric Rosalen, ancien joueur professionnel à Narbonne puis à Perpignan, le 9 janvier 2024, a laissé des traces indélébiles dans les esprits et les cœurs de nombreuses personnes. Sa vie en laissera une tout aussi impérissable sur la pellicule. C’est en tout cas ce qu’espère Etienne Garcia, fondateur et président du festival du Film politique de Carcassonne, qui a débuté le tournage de son film hommage au rugbyman dont l’humanité et le charisme auront marqués au-delà de l’ovalie.
« Un regard d’enfant, une gentillesse »
« J’ai eu la famille au téléphone quelques jours après son décès. On a échangé au sujet d’un hommage, car j’avais des archives, des images, mais je me suis dit qu’il y avait autre chose à faire en construisant une narration », explique le réalisateur, touché par la mort du joueur. « J’étais un jeune supporter quand il jouait à Narbonne, il y a dix-sept ans. J’avais une propre considération pour son travail. C’était quelqu’un qui avait un regard d’enfant, une gentillesse, une accessibilité pour nous, les jeunes. J’ai gardé en tête ce regard de môme. »
Accompagné par un collectif d’amis de Cédric, il a lancé une cagnotte pour financer ce projet : 773 donateurs, proches ou anonymes, se sont mobilisés pour une recette finale de 26 421 euros, au-delà de l’objectif fixé à 25 000 euros. « On m’a fait confiance et on a construit une équipe qui s’est vraiment impliquée, relate Etienne Garcia. Cela a été quelques mois de travail pour la promotion de la cagnotte et un long travail d’écriture pour moi. C’est toujours très compliqué de faire un film pour parler d’une vie, même si elle s’arrête à 43 ans. »
« Un travail de cinéma »
Tout l’enjeu fut de rendre l’absent présent à l’image. « A chaque séquence que j’ai écrite, on doit avoir l’impression qu’il est avec nous », explique le réalisateur. C’est un travail de cinéma. » Etienne Garcia a choisi pour cela d’évoquer « des ressenties de vie » via des témoignages pour montrer « qui était l’homme et qu’est-ce qu’on retiendra. Pour moi, c’est beaucoup plus profond qu’un reportage d’archives ».
Il a ainsi réalisé une quinzaine d’entretiens avant de commencer son film mais ne souhaite pas dévoiler le contenu de son scénario. « Il y a très peu de personnes qui savent de quoi ça traite. Mais par contre, on a tourné avec plusieurs éclairages, plusieurs périodes de vie, plusieurs regards, des choses très complémentaires, et, finalement, très différentes. »
Une vie à travers le temps et l’espace
Le tournage, qui se déroule par session tout le mois de juin, a ainsi commencé à Narbonne, lundi 3 juin, pour se poursuivre dans les villages aux alentours durant la semaine. « On partira ensuite en Ariège », indique le réalisateur, suivre la vie de Cédric Rosalen, dispatchée dans le temps et l’espace. « Elle est d’une richesse de territoires, de changement de vie professionnelle, de changement de vie sociale, de beaucoup de choses. Mais j’ai du faire des choix par l’écriture et on tourne cela actuellement. »
Le film sortir en salle – « nous ne savons pas encore laquelle pour le moment » – à la fin de l’année. « On souhaite qu’il soit accessible. Ce n’est pas un film fermé en termes de réseau, c’est un film que l’on souhaite faire voir, qu’il puisse aller dans des clubs, dans des territoires, qu’il puisse vivre. En tout cas, j’espère qu’il va rayonner, mais aussi durer, qu’il a la force pour ça », conclut Etienne Garcia.