Justice — Montpellier

Narcotrafic : Michaël Delafosse réclame des "mesures fortes" pour briser l'emprise des trafiquants

Alors que s’ouvre ce lundi 27 janvier à la Cour d’Assises de Montpellier le procès de l’assassinat d’Ayoub A., abattu par balles en avril 2020 sur fond de trafic de stupéfiants, le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, réclame des mesures législatives fortes face à une situation qu’il juge “systémique” au micro de France Inter.

Une “priorité” depuis 2020

Depuis son élection en 2020, Michaël Delafosse a fait de la lutte contre le narcotrafic “une priorité”, insiste-t-il, ce lundi 27 janvier au micro de France Inter. À Montpellier, plusieurs actions ont déjà été mises en place pour tenter d’endiguer l’expansion du narcotrafic. Fermetures administratives, interdictions de certaines activités (comme la vente de protoxyde d’azote), rachats de baux commerciaux suivis de destructions de commerces liés aux trafiquants… Nous ne faisons pas l’autruche. Là où les trafiquants veulent s’implanter, nous agissons”, affirmait récemment Michaël Delafosse à Hérault Tribune.

Mais malgré cela, la situation reste préoccupante. Lors de ses vœux aux forces de l’ordre vendredi 24 janvier, le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, a dressé un constat amer : malgré onze opérations “Place nette” menées en 2024 (à l’efficacité contestée par le Sénat), les points de deal restent nombreux et les mécanismes de blanchiment persistent. “Nous ressentons un goût d’inachevé”, reconnaît le préfet, qui insiste sur la nécessité d’intensifier la lutte.

Vœux 2025 du préfet aux forces de sécurité ©Cyril Durand / Hérault Tribune
Vœux 2025 du préfet aux forces de sécurité ©Cyril Durand / Hérault Tribune

Une mobilisation locale, mais insuffisante

Le maire de Montpellier estime que l’arsenal législatif actuel est insuffisant pour contrer la puissance des réseaux criminels. “Si la loi ne change pas, la situation va nous échapper”, estime-t-il. Michaël Delafosse plaide notamment pour que les maires disposent de pouvoirs renforcés afin de fermer les établissements suspects et ainsi “reprendre le contrôle sur la situation”. “Quand je suis devenu maire, il y en avait 200. Ce n’étaient pas des commerces pour la vie étudiante, mais pour recycler l’argent sale de la drogue”, dénonce l’édile au micro de la première radio de France.

Ce même jour, lundi 27 janvier 2025, à Paris, le ministre de la Justice, accompagné des procureurs généraux et des procureurs de la République, se réunit pour discuter de l’adaptation de la politique pénale face au trafic de drogue. Cette réunion porte notamment sur une proposition de loi portée par les sénateurs Durain et Blanc, qui vise justement à permettre aux maires de fermer certains commerces suspects.

“Je me réjouis que cette proposition ait été retenue”, déclare Michaël Delafosse au micro de France Inter, tout en soulignant qu’il faut aller plus loin. Au-delà de cette proposition, il réclame une “loi de consensus” afin de renforcer la lutte contre le narcotrafic, notamment en ce qui concerne le blanchiment d’argent. “C’est à ceux qui sont soupçonnés de blanchir de démontrer l’origine légale de leurs revenus”, résume-t-il.

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