Occitanie : à Bram, les ténors "de la gauche du gouvernement" dénoncent "la stratégie du tout ou rien" de La France insoumise
La présidente PS de la région Occitanie Carole Delga a réuni samedi à Bram (Aude) François Hollande, Bernard Cazeneuve ou encore Raphaël Glucksmann, confiante dans l'idée qu'une "équipe" de personnalités sera capable d'incarner une "gauche de gouvernement" face à Michel Barnier et à LFI.
“La gauche du gouvernement”
“Nous devons agir pour démontrer que la gauche de gouvernement, elle est là, bien présente, et qu’elle se prépare”, a-t-elle lancé devant les ténors sociaux-démocrates, en l’absence du premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, absent après avoir décliné l’invitation.
Pour ces “Rencontres de la gauche”, qu’elle organise depuis quatre ans dans ce village audois à mi-chemin de Carcassonne et Castelnaudary, la présidente de Régions de France s’est affichée sur scène devant un peu plus de 2 000 personnes, aux côtés de Raphaël Glucksmann, partisan d’une ouverture au centre, lors d’un dialogue où l’une comme l’autre ont pu afficher leurs points communs.
“On est tous ensemble, on est une équipe”, a affirmé Carole Delga, évoquant “une gauche de gouvernement” qui “aime l’entreprise” et “sait allier social et écologie”.
Plusieurs participants aux rencontres de Bram, où étaient présents les maires de Saint-Ouen Karim Bouamrane, de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol ou de Marseille Benoît Payan, ont évoqué l’idée d’une “confédération” permettant de rassembler différentes forces à même de prendre part à cette “gauche de gouvernement”.
Sur les contours que pourrait prendre cette “confédération”, le leader de Place Publique Raphaël Glucksmann, interrogé par l’AFP, a donné rendez-vous le week-end prochain à La Réole (Gironde) pour sa rentrée politique.
“La domination de LFI sur la gauche est un extraordinaire obstacle “
Raphaël Glucksmann, qui a totalisé avec Place publique 13,8% des suffrages aux élections européennes avant d’être plus discret pour les législatives, a par ailleurs dénoncé à Bram “la stratégie du tout ou rien” de La France insoumise (LFI) qui a selon lui empêché la gauche de parvenir à la nomination d’un Premier ministre issu de ses rangs.
“S’il n’y avait pas de soumission (de la gauche à LFI), aujourd’hui on aurait peut-être évité d’avoir le gouvernement le plus à droite depuis de longues années”, a-t-il assuré, alors que Bernard Cazeneuve, un moment pressenti pour assumer le poste de chef de gouvernement, était lui-aussi à Bram.
“La domination de LFI sur la gauche est un extraordinaire obstacle à l’avènement de la gauche au gouvernement de la France, c’est aussi une machine à fabriquer du vote RN en quantité industrielle”, a estimé ce dernier tandis que Carole Delga affirmait: “nous n’avons pas de leçons à recevoir des professionnels de l’outrance et du buzz sur les réseaux sociaux”.
Sous le soleil audois, l’ancien président François Hollande a voulu se tourner vers l’avenir, alors qu’un congrès attendu se profile au PS dans les mois qui viennent. “Il faut un congrès qui élargisse, c’est pour ça que je suis content de voir que (Bernard) Cazeneuve est là, que (Raphaël) Glucksmann est là”, a-t-il souhaité, ajoutant à propos de l’absence d’Olivier Faure: “il était invité. Quand on est invité, sauf empêchement on vient, c’est mieux. Il avait tout à gagner et rien à craindre à venir”.